Kalei J. & Aly T.

Sept heures du matin, un cri de frayeur aigu s’élevait chez les Hayato. C’est ainsi que commença la journée. Un réveille difficile pour toutes les personnes présentent dans la maison. Pour deux plus en particuliers même. La jeunesse de nos jours… Plus aucune force, je vous jure. Et c’est bien pour ça que plutôt que de me lever pour allé voir ce qu’il se passait, j’étais restée couchée, prenant même mon oreiller pour le mettre sur ma tête afin d’étouffer un peu plus le bruit des cris. Ce que je pensais être une espèce de crise passagère commençait à durer un peu trop longtemps. Commençant à être légèrement énervée par la répétition des cris, je me levais et couru jusqu’à eux, c'est-à-dire la cuisine. Et là j’eus le droit à un spectacle plutôt étrange et inattendu. Ma tante était debout sur une chaise à hurler. Je regardais autour de moi, pensant être la dernière dérangée par ces hurlements, mais apparemment, ni mon oncle ni Takeru n’avait bougé de leurs lits… Merci les garçons ! Ma tante elle m’interpela rapidement et s’adressa à moi pour que je règle son problème. Oui ! Vas-y tata ! Dis-moi vite ton problème que je puisse retourner me coucher. Elle n’eut même pas besoin de parler que je compris. Une énorme araignée qui se baladait sur le plancher de la cuisine. Et pour ne pas faire original, je fis comme tout le monde, je courais chercher une chaussure pour pouvoir l’écraser. Mais comme il était hors de question que je m’approche de cette sale bête, j’utilisais mon pouvoir pour l’écraser.

Ce fut après cette charmante rencontre matinale que je retournais me coucher. Avant, je passais tout de même dans la chambre de Takeru – qui lui était resté paisiblement couché pendant que sa mère et moi devions nous battre avec une araignée géante – pour ouvrir sa fenêtre et lui piquer sa couverture avant de retourner m’enfermer dans ma chambre. Qu’il gèle sur place pour ne pas nous avoir aidées. Quand à moi, je me recouchais en espérant réussir à pouvoir me rendormir. Seulement, vous connaissez tous le proverbe suivant : Qui sème le vent récolte la tempête ? Et bien là, il était en train de s’appliquer à merveille ! Takeru, pour se venger, alluma la radio et poussa le son du volume à fond. Si je ne peux pas dormir en paix, alors toi non plus, avait-il dit ! Finalement, notre petite guerre s’arrêta bien vite pour relaisser place au calme. Seulement, ni lui ni moi ne retournions nous coucher. Nous étions trop bien réveillés à présent. Ce fut donc à 8h, un samedi matin que je prenais mon petit déjeuner. Merveilleux !

Petit déjeuner, brossage de dent, bain, maquillage, coiffure… Il n’était même pas dix heures que j’étais déjà prête à sortir. Et encore, j’avais trainassé un peu pour prendre mon bain. Vêtue d’un short noir et d’un t-shirt blanc rayé bleu, je retournais dans ma chambre cherchant de quoi m’occuper. La seule chose que je trouvais malheureusement à faire fut mes devoirs. Je travaillais sérieusement jusqu’à l’heure du déjeuner. Une fois le repas terminé, je débarrassais la vaisselle et retourna rapidement dans ma chambre pour me préparer. Et oui, aujourd’hui, c’était après midi shopping avec un ami ! J’avais réussi, a force d’insistance à convaincre Kalei de m’accompagner. Ce n’était pas forcement la personne la mieux placé pour, mais je me disais que ses conseils pouvaient être intéressants. J’espérais seulement qu’il ne serait pas en mode « black ». J’en apprenais chaque fois un peu plus sur lui et sur sa personnalité. C’était un garçon adorable ! Mais seulement une fois sur deux en fait ! Si j’avais bien compris, il avait développé un trouble de bipolarité. Ce n’était pas toujours facile à vivre, mais je faisais avec. Après tout, il restait mon ami. D’autant plus que j’étais très bien placé pour savoir à quel point une maladie pouvait nous pourrir la vie. Une maladie contre laquelle on ne pouvait même pas lutter… C’était ça qui faisait le plus mal.

Cessant de réfléchir bêtement à tout ça, je retrouvais mon esprit de guerrière et récupérais les dernières affaires dont j’avais besoin. Mon sac, clés, portable, vitamines, porte monnaie, appareil photo, tout semblait être là. Je sortis la boite de vitamines pour en prendre quelques cachets tout de même avant de partir. Vide… Je la jetais à la poubelle et vérifiais dans ma « valise » si je n’avais pas une boite de secours. Non plus… Un petit passage à la pharmacie s’imposait alors. Attrapant mon sac du bout des doigts, je dévalais les escaliers à toute allure. Je devais avouer que j’étais assez impatiente de rejoindre Kalei. J’enfilais une paire de talons compensés noirs ainsi qu’un gilet de la même couleur avant de quitter la maison. Le rendez vous était à 14h au coin d’une des rues commerçantes. Certes, il était 13h 30, mais le temps que je passe à la pharmacie, je serais juste à l’heure. Je parcourais rapidement les rues jusqu’à la pharmacie et rentrais pour acheter seulement une boite de vitamine. Juste de quoi tenir le week end. A peine sortie, j’avalais deux cachets pour être sure de tenir le coup, au moins le temps que je rejoigne Kalei. N’ayant déjà rien prit ce matin, si je ne les prenais pas maintenant, notre après midi shopping risquait vite de se transformer en après midi sieste.

Arrivant quelque peu en retard au point de rendez vous à cause de mon petit détour, je fus heureuse de voir que mon ami était déjà là. Honnêtement, j’étais assez excitée. Mon envie de faire du shopping m’avait soudainement prise à la fin de la semaine, et vu la façon dont ça avait enchanté le jeune homme, qu’il annule à la dernière minute ou qu’il arrive en retard ne m’aurait pas vraiment choqué. Je m’approchais en souriant et déposais rapidement mes lèvres sur sa joue.


Aly – « C’est très gentil de ta part d’avoir accepté ! Merci ! ♥ »

Il n'y avait qu'une seule et unique manière de regarder les dessins animés dans la maison Yeon: la tête en bas, le cul dans le fond du sofa et les pieds pendant de l'autre côté du haut dossier. Si vous avez du mal à visualiser la position, ne vous en faite pas, vous aurez encore bien des occasions de croiser Kalei devant une télé. Pas que se soit vraiment son dada, mais quand il retournait chez ses parents, qui habitaient genre à quinze minutes de métro de l'académie, les dessins animés du matin étaient devenus un véritable rite. C'était pas à l'académie qu'il pouvait en regarder après tout. Albator venait de se lancer dans un monologue de fin, fort étrange avec sa tête de balafré des mauvais jours, lorsqu'une masse creusa le sofa aux côtés de Kalei. Quand il tourna la tête, dans sa position, le jeune homme s'attendait à croiser des jambes, des pieds, limite à tout sauf à la tête encore endormie de son père. Ce dernier lui adressa un clin d’œil amusé, comme si c'était parfaitement normal qu'il se trouve là, dans la même position étrange que son fils. En trois secondes, tous deux furent plonger corps et âmes dans la nouvelle mission de Caroline et de son poudrier magique, la qualité débilitante du dessin animé et le réveil tout récent de son père pourrait à la rigueur expliqué le dialogue complètement décousu que père et fils sont en train d'avoir à l'instant même:

KALEI ▬ « 'Lut pa. »
MIN SOO ▬ « Bjour fiston. »
KALEI ▬ « Bien dormi ? »
MIN SOO ▬ « Bof... toi ? »
KALEI ▬ « Bof. Congé ? »
MIN SOO ▬ « Ouais. »
KALEI ▬ « Coooooool. »
MIN SOO ▬ « Ta journée ? »
KALEI ▬ « Rien. »
MIN SOO ▬ « Pas cool. Hyper con non ? »
KALEI ▬ « Carrément. »
MIN SOO ▬ « Ptit dej ? »
KALEI ▬ « M'man occupée. »
MIN SOO ▬ « Le pied !! »
KALEI ▬ « Pa !!!!! »
MIN SOO ▬ « Parlait pas de ça. »
KALEI ▬ « Oups... »
MIN SOO ▬ « Encore longtemps ? »
KALEI ▬ « Sais pas... »
MIN SOO ▬ « Temps d'une douche ? »
KALEI ▬ « Deux minutes. Non pas le temps. »
MIN SOO ▬ « Zut ! Tu pues... »
KALEI ▬ « Toi aussi. »
MIN SOO ▬ « Merci. »
KALEI ▬ « Je peux avoir une petite soeur ? »
MIN SOO ▬ « Non. »
KALEI ▬ « Tant mieux. Vous pouvez continuer. »
MIN SOO ▬ « Voyeur. »
KALEI ▬ « Entendeur alors... et non merci. Assez de traumatisme. »
MIN SOO ▬ « Ptit con. »
KALEI ▬ « Grand con. »
MIN SOO ▬ « C'est vrai. »
KALEI ▬ « Tel père, tel fils. »
MIN SOO ▬ « Heureusement. »
KALEI ▬ « Sais pas si j'dois le prendre bien là »
MIN SOO ▬ « Oui plutôt. »
KALEI ▬ « Merci. »
MIN SOO ▬ « De rien. »
KALEI ▬ « C'était bien ? »
MIN SOO ▬ « Non mais ! Tu vas voir si je t'attrapes toi. »

Ni une ni deux, deux grandes mains encerclèrent les hanches de Kalei qui se retrouva bloqué sous l'emprise des chatouilles intempestives de son père, qui riait du rire pâteux du matin. En moins de dix secondes, ce qui ressemblait à un ridicul combat de chatouilles se transforma en combat de catch. Alertée par les rires de Kalei qui ne supportait qu'à moitié cette attaque en traitre, Jessica sorti en trombe de la cuisine pour tomber nez à nez avec les deux hommes de sa vie, tombés sur le sol dans un amas informe, l'un en caleçon, l'autre en pantalon de pyjama, tout deux décoiffés au possible et rouges jusqu'aux oreilles. Aller savoir maintenant si c'était dû au manque d’oxygène de leur affrontement, au fait qu'ils riaient comme des baleines et donc ne savaient quand reprendre leurs souffles ou si c'était le sang qui leur était monté à la tête quand ils l'avaient encore en bas. Ça aurait pu être un spectacle attendrissant, en fait de son point de vue de mère ça l'était, si Kalei n'avait pas commencé à être carrément violent pour se dégager de l'emprise du plus grand, du plus lourd aussi, qui était toujours en train de rire d'un air niais.
JESSICA ▬ « Les garçons, ptit dej. »
Telle la sauveuse des temps modernes elle retourna à sa cuisine dans un petit rire, mettant fin à la guerre. Elle fut très vite suivie par Yeon père et Yeon fils dont les estomacs grognaient d’insatisfaction alimentaire depuis déjà dix bonnes minutes. Une journée comme d'autres dans la maison Yeon et pour fois, ils étaient bien réveillés.

Tout juste sorti de la douche, une serviette autour des hanches, Kalei tournait au milieu de sa chambre tel un lion en cage. Des gouttes d'eau coulaient à intervalle régulier de ses cheveux et amusaient beaucoup Sausage, de son vrai nom Wyoming (oui comme l'état des USA), le petit Jack Russel qui lui courait entre les jambes. Comme si ce n'était pas suffisant pour celui-ci de le piétiner à chaque fois qu'il tentait d'attraper une goutte, il fallait en plus qu'il tente tout les trois sauts de faire tomber son propriétaire qui ne se lassait de tourner en rond. Kalei était face à un dilemme. Rester ici toute la journée, à zoner sur l'ordi vu qu'il n'avait le goût pour rien d'autre. Ou accepter l'invitation d'Aly pour faire les magasins... à première vue les magasins étaient bien la dernière chose pour laquelle Kalei se bougerait de son confortable chez lui, mais ses parents l'avaient encore taquiné ce matin. Et tout le monde sait que même derrière une blague il y a un fond de vérité. Il savait que ça tracassait ses parents de le voir toujours tout seul, il n'y avait d'ailleurs pas que ça qui les tracassait. Non, ils étaient remplis de tracas. La moitié d'entre eux venaient directement de l'esprit tordu de Kumiko cela dit en passant, cette femme était une plaie, il fallait qu'il change de psy, ça devenait invivable de les voir gober tous ce que cette grognasse leur disait. A cette idée Kalei grogna légèrement en rejetant en arrière les cheveux qui lui collait au visage à cause de l'eau. Il fallait qu'il présente des gens à ces parents, des gens en qui il pouvait avoir confiance, des amis. Peut-être que s'ils voyaient leur fils en bonne compagnie, les Yeon finiraient par s’apaiser un peu. Des amis... il n'en avait pas tellement, c'était pas comme s'il avait l'embarra du choix. Le mieux aurait été de leur présenter une petite copine potentielle, mais c'était chose difficile à faire étant donné que Kalei n'avait aucune demoiselle en vue. Un ami donc... Peut-être qu'il pourrait demander à Shin s'il accepterait de venir passer un week-end chez lui, il ne perdrait rien à lui demander si ? Désormais sec, Kalei plongea la tête la première dans sa garde robe lorsqu'il eut l'illumination. Ou UNE amie ! Aly ! Wyoming prépare toi, on sort se promener ! Habillé d'un Tshirt blanc au logo des Ramones, d'une chemise noire fine et légère à manche courte, d'un jeans foncé ne tenant qu'à l'aide d'une ceinture en cuir marron, une paire de fines basket et il courait se coiffer. Il allait être en retard, Aly lui avait donné rendez-vous dans trois quart d'heure et il n'avait toujours pas retrouvé la laisse du petit toutou qui avait l'air heureux de faire partie du programme. Je vous vois venir, vous allez me dire que de prendre son chien avec soi c'est pas du tout une bonne idée pour une journée shopping, mais c'était en fait tout réfléchi. S'il commençait à en avoir marre, Kalei avait une excuse pour attendre Aly à la sortie du magasin. Intelligent le petit ! C'est donc avec Wyoming sur ses talons qu'il arriva au lieu de rendez-vous, pile à l'heure. Pas faute d'avoir raté le premier métro pourtant.

Kalei vit arriver Aly, un petit sourire au coin du visage. Même si l'idée de shopping ne l’enchantait vraiment pas, il était content de la voir un peu en dehors de l'enceinte de l'académie. Aly était une des rares personnes avec qui Kalei se sentait vraiment à l'aise et leurs nombreux intérêts communs avait suffit à les rapprocher. Il se contenta de lui adresser un franc sourire lorsqu'elle le remercia d'être venu. Elle avait l'air... rassurée. Ainsi donc elle pensait qu'il aurait été capable de lui poser un lapin. Méchante, c'est pas son genre. Il souffrira en silence toute la journée rien que pour son beau sourire, si c'était pas une preuve de bonne volonté ça. Il tira un coup sur la laisse pour ramener le toutou près de lui, le toutou qui était déjà parti emmerder une jeune femme un peu plus loin. Ça aussi c'était prévu, Wyo était un petit chien tout ce qui a de plus adorable et donc un attrape fille... venez encore me dire que c'était stupide de le prendre avec. Kalei ne fait jamais rien de stupide ou d'irréfléchi. Enfin presque... Toujours sans un mot, le jeune anglais observa les alentours d'un œil curieux, un léger sourire au coin des lèvres.

KALEI ▬ « Je te suis. Par où commence-t-on ? »

Un "bonjour, comment vas tu ?" aurais fait bonne impression également, mais Aly devait commencer à le connaitre et, quand bien même ce n'était pas le cas, il n'était pas très dur de savoir que Kalei non seulement communiquait très peu, mais en plus communiquait de façon marginale. Bah voyons, rien que ça.

Voyant mon ami sourire, je ne pu m’empêcher de lacher un léger soupire de soulagement avant de sourire à mon tour. Non seulement Kalei était venu, mais en plus, il était venu dans la joie et la bonne humeur. Que demander de plus ? Rien ! Absolument rien ! J’allais simplement passer une agréable journée avec une personne que j’apprécie, ça ne pouvait pas être mieux. Détaillant la façon dont il était habillé, jean foncé, chemise noire et T-shirt, je remarquais qu’il tenait quelque chose dans la main. Continuant d’abaisser mon regard, je finis par comprendre qu’il s’agissait d’une laisse, et bien sur, qu’il y avait un chien attaché au bout. Un dixième de seconde suffit à remplir mes yeux d’émerveillement, et aussitôt, je m’accroupissais pour faire connaissance avec ce joli toutou. J’adorais les animaux, avec une belle préférence pour les canidés et les félins. Je caressais le Jack Russel avec amusement. Pendant des années, j’avais essayé de convaincre mes parents d’adopter un chien, mais sans succès. Un chien à la maison aurait représenté une surcharge de travail, pour eux qui n’étaient déjà pas beaucoup présents, et en plus, un bon nombre de contraintes à chaque fois qu’il aurait fallu déménager. Ce fut donc rapidement un « non » définitif, sans possibilité de négociation. Et depuis que j’étais à la KTA, la réponse n’avait pas évoluée ! Bande d’insensibles à l’espèce animale !

Entendant la voix de Kalei s’élever, je décidais enfin de relever la tête. Je penchais légèrement la tête sur le coté le temps de réfléchir à sa question. Le fait qu’il me pose directement cette question, sans vraiment me saluer dans les formes ne me posait pas de problèmes. C’était Kalei, et le fait qu’il soit là et de bonne humeur était déjà parfait ! Je n’allais pas en plus lui demander de faire comme tout le monde ou de me raconter sa matinée. Non, ça ne serait pas vraiment lui sinon. Je me relevais et fit un tour sur moi-même pour regarder aux alentours. Je n’avais pas vraiment fait de liste des boutiques à faire – car sinon toutes celles du quartier y seraient passées – mais il y en avait une, que j’avais remarquée dans la semaine ou je voulais vraiment faire un tour, seulement, je ne m’étais pas vraiment arrêté sur sa localisation. Je crois que c’était par là… Enfin… Peut être…

J’attrapais doucement Kalei par la main pour l’emmener avec moi. Bon, même si ce n’était pas la bonne direction, tant pis, des boutiques, ce n’était pas vraiment ça qui manquait dans le quartier. Surtout que je n’étais pas le genre de fille à être accro à une boutique précise ou à un style vestimentaire particulier. Tant qu’il y avait autre chose que des jeans, je devais être capable de trouver mon bonheur un peu n’importe où. En parcourant la rue, je remarquais l’enseigne de la boutique que j’avais repéré il y a peu. Finalement, nous étions bien dans la bonne rue. Je souriais au jeune homme qui m’accompagnait en nous arrêtant devant la boutique.


Aly – « C’est là, allez, viens ! »

Je lâchais mon ami avant de lui enlever doucement la laisse de la main pour attacher solidement le Jack Russel au poteau le plus proche, avant de le caresser en lui promettant de revenir vite. Oui, il m’arrivait par moment de parler aux animaux. De toute façon, ils n’étaient pas beaucoup plus stupides que nous, alors, avec un geste rassurant, il était capable de comprendre que son maitre reviendrait vite le récupérer. D’ailleurs… Peut être plus rapidement que ce que vous pouviez penser. J’avais ma propre façon de faire du shopping, et croyez moi, ça ne plaisait pas forcement à tout le monde. Je forçais Kalei à rentrer dans la boutique avec moi. D’accord, j’avais la mauvaise manie de forcer un peu la main des gens qui m’accompagnait lorsque je faisais du shopping. Et croyez moi, ce n’était que le début. Je m’adressais à la caissière pour lui dire que si le petit chien attaché dehors aboyait trop, il ne fallait pas hésiter à nous appeler. Je commençais à parcourir les différentes allées de la boutique, aussi bien côté féminin que masculin. Puisque Kalei avait adorablement accepté de venir, autant profiter pour voir s’il y avait quelque chose qui lui plaisait. Et puis, lui faire essayer des vêtements en même temps que moi était surtout ma technique pour faire en sorte que l’attente de l’essayage lui soit moins longue. D’autant que j’allais rarement dans les cabines les mains vides. Je n’achète pas tout ce que j’essaie, heureusement, mais disons que je prenais un maximum de choix pour voir ensuite ce qui m’allait le mieux. En gros, je rentrais dans la cabine avec trente article, et je sortais de la boutique avec seulement 2 ou 3. C’était ma super technique ! A condition que la ou les personnes qui m’accompagnaient aient de la patience. Et pour ce qui concernait Kalei… Je ne préférais pas prendre de risques. Une fois les bras bien prit par divers vêtements, je rejoignais Kalei avant de lui en donner à peu près la moitié et de le pousser vers les cabines.


Aly – « Allez, essaie ça ! Moi je vais dans la cabine d’à coté. »

Je laissais Kalei seul devant sa cabine tandis que je rentrais dans la mienne. Bon, okey, j’avais essayé de forcer un peu la main de Kalei, mais je ne me faisais pas d’inquiétude, s’il n’avait vraiment pas envie d’essayer les vêtements que je lui avais donnés, et bien il s’assiérait sur le banc et attendrait sagement que je sorte. A condition que je ne mette pas deux heures je pense… J’accrochais les vêtements au porte manteau et me déshabillais pour essayer les vêtements que j’avais pris. Des chemises, des débardeurs, des shorts, des jupes, et des robes, mais surtout, pas de jeans. Je ne me sentais pas à l’aise dans les jeans, donc je n’en mettais jamais. Du moins, sauf en cas de température négative extrême. C'est-à-dire pas au dessus de -5° C. Me voir avec un jean veut donc dire journée de grand froid !

Je commençais par essayer une robe blanche, avec un faux corset devant. Seulement, un problème que toutes les femmes auront connu dans leurs vies se posa à moi. Cette robe possédait une fermeture éclair, et cette fermeture se trouvait dans le dos de la robe. Et bien sur, nous savons tous qu’il est impossible de fermer seule une telle fermeture. Ce qui ne m’empêcha tout de même pas d’essayer. Après avoir passé cinq bonnes minutes à essayer de fermer cette robe par tous les moyens possible, je me résolu enfin à appeler de l’aide. Ce que j’aurais du faire dès le début, je vous l’accorde ! Ce fut avec l’espoir que mon ami serait toujours dans le coin que je l’appelais à l’aide.


Aly – « Kalei ! S’il te plait, tu peux venir m’aider trente secondes ?! »

Kalei avisa le soupir de son amie d'un œil amusé. C'était quelque chose à quoi il s'était rapidement habitué, cette petite tension qui flottait entre eux les premières minutes alors qu'Aly le saluait toujours très gentiment, en quête d'un indice. D'un indice sur son humeur. Comme ci elle avait affaire à des jumeaux aux physiques complètement identiques, à la seule différence qu'un était beaucoup moins fréquentable que l'autre, en attente de savoir quel Kalei elle allait trouver. Cela avait, dans un premier temps, un peu intrigué notre jeune homme, puis il avait trouvé cela rigolo. Ne se lassant pas de son sourire resplendissant lorsqu'elle se rendait compte qu'une fois de plus Kalei allait être agréable à en mourir, comme l'était toujours le vrai Kalei. Néanmoins il commençait tout doucement à se dire qu'une conversation un peu plus poussée sur sa maladie, juste histoire de la rassurer, ne serait pas une mauvaise chose. Ses rechutes avaient toujours été des phénomènes relativement rares, ce n'était pas comme ci, un jour, il se levait de bonne humeur et que celui d'après il était prêt à tuer le monde entier. Ça ressemblait plus à une glissade douloureuse sur une pente abrupte qu'à une chute dans le terrier du lapin. Néanmoins il n'était pas vraiment d'humeur à se lancer dans ce genre de discours pour le moment. Bien sur il avait mis Aly au courant, très sommairement certes, mais il n'en parlait à personne et il avait beau sincèrement apprécier la jolie asiatique, il n'était pas prêt de s'épancher réellement sur ce qui le rongeait avec elle. Il lui rendit son sourire tout juste à temps avant qu'elle ne disparaisse subitement de son champs de vision, pour faire mumuse avec Wyoming qui le lui rendait bien en sautillant contre ses jambes. Que vous avais-je dit ? Messieurs, si vous n'aimez pas draguer ou si vous aussi vous en savez pas le faire: acheter vous un chien ! Car c'est bien connu le chien est le meilleur ami de l'homme.
Mais peut importe, lorsqu'elle se releva, son petit sourire n'avait toujours pas disparu et il se laissa emporter par la jeune fille, sans un mot de plus. Sa petite main dans la sienne. Dans un premier temps, le jeune anglais fut un peu stupéfait de se rendre compte à quel point un geste aussi anodin pouvait faire... couple, aux yeux des passants. Il n'allait pas s'en formaliser, ce n'était qu'une simple observation comme il pouvait vous en faire d'autres. Par exemple, de légères caresses de son pouce sur le haut de la main d'Aly lui apprirent que cette dernière avait la peau étonnamment douce.
ALY ▬ « C’est là, allez, viens ! »
Sans vraiment avoir eut le temps de s'en rendre compte, Kei se retrouva à suivre Aly dans les allées du magasins, jetant un œil de temps en temps à ce qu'elle choisissait avec un petit sourire en coin. C'était bien une fille, une fois qu'il y avait des fringues, elle ne se sentait plus. En dix minutes, ses petits bras semblaient presque trop petits pour la tonne de vêtements qu'elle portait. Il l'aurait bien aidé, mais il ne semblait pas encore assez réactif pour elle, il n'avait pas le temps de s'approcher qu'elle avait déjà repéré un nouveau vêtement. Lui aussi avait sa manière de faire du shopping. Il errait dans les rayons, les mains dans les poches et il ne les en sortait que lorsqu'il voyait quelque chose qui méritait une observation plus approfondie. Autant dire que ça allait vite. Il entrait, il errait et si rien ne lui attirait l’œil, il sortait et changeait de magasin. A ce rythme là, une rue marchande était faite en une heure de temps. Le jeune homme sentit néanmoins que cette fois-ci, ça ne serait pas aussi rapide. Mais allez savoir si c'était Aly croulant sous les vêtements et se dirigeant déjà vers les cabines d'essayage ou la même Aly lui tapant une pile de vêtement dans les bras qui lui mit la puce à l'oreille. L'après-midi allait être longue, heureusement qu'il était en bonne compagnie.
ALY ▬ « Allez, essaie ça ! Moi je vais dans la cabine d’à coté. »
Un rire léger lui échappa lorsqu'elle entra en trombe dans sa cabine, le laissant là. Qu'elle se rassure, il était presque content qu'elle lui "force un peu la main", sinon il n'aurait rien fait de plus que de la suivre toute la journée tel un gentil petit toutou. Il fit néanmoins le tri, suspendant les vêtements qu'il n'aimait pas trop à la porte de la cabine dans laquelle il entra ensuite. Ce qu'il avait gardé, était avant tout des Tshirt, le plus souvent imprimés avec des dessins sympathiques. Il sourit en enlevant sa chemise et son Tshirt, il savait parfaitement que sa mère ferait la gueule s'il ne revenait qu'avec des T-shirt une fois encore, mais c'était plus fort que lui. Il devait en avoir plus d'une centaine et il ne se lassait jamais d'en racheter. Sa dernière trouvaille était un haut sans manche noir et portant un slogan qui lui avait directement plu: "I hear voices and they don't like you.". Il avait adhéré au point de l'acheter un chouilla trop grand parce qu'il n'y avait plus sa taille. Il observa un moment les vêtements qu'Aly lui avait pris, ne sachant par où commencer il enfila un T-shirt blanc avec un dinosaure imprimé sur l'avant, il l'aimait bien. Il allait l'enlever lorsqu'une petite voix lui demanda l'aide, l'air désemparée. Il ne se posa pas trop de question et ce n'est que lorsqu'il entra sans plus de ménagement dans la cabine de son amie qu'il se rendit compte que la moindre des choses la prochaine fois serait de toquer pour s'annoncer. Il la découvrit souriante dans une très jolie robe blanche à bustier. Il ne lui fallut qu'un coup d’œil pour comprendre le problème et il sourit à la demoiselle via le miroir avant de s'en approcher. Prévenant, il fit passer les longs cheveux de la demoiselle par dessus son épaule, histoire de ne pas les coincer dans la tirette qui lui résista quelques secondes avant de se fermer. Lorsqu'il se recula, il ne put s'empêcher un petit regard dans le miroir. Aly avait toujours porté le blanc à merveille, son visage fin et ses yeux rieurs contrastait avec le tissu, lui donnant un petit air angélique. Il allait ouvrir la bouche pour la complimenter lorsqu'une voix féminine s'éleva derrière eux et le fit sursauter.
VENDEUSE▬ « Je suis navrée, mais est ce que l'un d'entre vous pourrait sortir ? On ne tolère qu'une personne par cabine... »
Les joues du jeune anglais s’empourprèrent imperceptiblement alors qu'il baissait les yeux, sortant prestement de la cabine en fixant ses pieds. Comment ne pas paraitre suspect par Kalei June Yeon... quel idiot ! Il s'excusa de plusieurs courbettes auprès de la demoiselle, n'osant lui jeter un regard, avant qu'elle ne s'en aille aider un client. Il resta là, tout con et plusieurs minutes passèrent avant qu'il retourne à sa cabine. Il essaya rapidement un ou deux T-shirt de plus avant de sortir et de s'asseoir sur le banc face à la cabine d'Aly. Quand je vous dit que c'est un rapide...
KALEI ▬ « Au fait Aly Chan, cette robe t'allait vraiment bien. »
Ça ne valait pas un 'tu es très jolie" yeux dans les yeux, mais il faisait de son mieux. Attendant patiemment la jeune fille, il reparti dans ses pensées. Une amie... Aly était celle qui était le plus susceptible de plaire à ses parents. Gentille, douce et rigolote. Il s'arrêta là dans ses pensées, en riant un peu tout seul, s'attirant par la même occasion le regard suspicieux de la vendeuse. Tout ça prenait une tournure bien trop sérieuse dans sa tête, à tel point que cela vira au ridicule. Il n'allait pas présenter sa futur femme, pas besoin d'en faire des tonnes. D'ailleurs encore fallait-il qu'il arrive à convaincre Aly de venir passer la soirée chez lui, ce qui était encore une autre affaire. En parlant d'Aly, il se demanda où elle pouvait bien en être avec ses essayages.