Mon physique ? J’en suis fière, et pas qu’un peu. Des fois même, j’en profite, mais ça, cela ne concerne que moi. La plupart du temps, ce que l’on remarque en premier chez moi sont mes grandes jambes et mes cheveux. Totalement opposés, pas vrai ? Ces cheveux bruns, long, légèrement bouclés et soyeux, plus d’un m’ont dit vouloir passer ses mains dedans – ah que c’est romantique, mais je m’en contrefiche. Mes jambes, c’est ce dont je suis le plus fière. Longues, j’en profite pour mettre des shorts très courts ou des robes, et tout ça accompagnés de talons plus ou moins compensés. Oui, je suis assez provocante dans mes tenues, je dois l’avouer. Quoique par moment, il m’arrive de tout simplement porter un jeans et une chemise ample, et pourtant on me dit quand même que je suis provocante – il faudrait savoir ce qu’ils disent. Enfin bref, je m’amuse parfaitement à jouer de mon cours, de ma poitrine avantageuse et de mon ventre plat plutôt musclé. Je sais quels sont mes atouts majeurs et je sais quand les utiliser. Je n’aime pas spécialement mes joues plutôt rondes, et pourtant j’arrive à avoir ce que je veux en faisant une bouille toute mignonne, mes joues aidant. En clair, je ne cache pas mon corps, au contraire j’aime le montrer – et cela ne sert à rien de complexer sur une partie quelconque, de toute façon je n’ai rien à complexer.

Une poupée de glace. Une gamine. Une femme fatale. Voilà à peu près les trois facettes que j’ai. Il est parfois difficile à me suivre, à savoir qui je joue à chaque fois – mais en fait, je suis les trois d’un coup, je ne change pas mais je mets plus en valeur un côté de ma personnalité. Je sais parfaitement ce que je veux, et je ferais tout ce qui est possible pour l’avoir. Attention, je n’irais pas jusqu’à me ridiculiser, jusqu’à me soumettre à quelqu’un – j’ai une p*tain de fierté que je tiens à garder, tout de même. Parfois on me dit que je suis trop fière, que je ne fais que de regarder les autres d’un regard glacial, en les prenant pour des moins que rien – je suis la poupée de glace. Parfois, je me mets à faire ma petite fille gentille, qui bouderait presque pour avoir quelque chose, et qui est sacrément capricieuse – je suis la gamine qu’on aime tant. Ou parfois, la seule chose à laquelle je pense, ce sont les mecs et rien d’autre, je drague, j’ai des manières de femme sexy et mystérieuse – je suis cette femme fatale que les hommes aiment tant. Détestez-moi, je vous détesterais encore plus. Aimez-moi, je serais celle qui vous aimerait le moins. Pas très donnant donnant, n’est-ce pas ? Et pourtant, je m’en fiche totalement. Mes amis savent parfaitement que je ne suis pas celle qui montre mes sentiments, si pour le peu que j’en ai. Non, la plupart du temps je les cache sous mes facettes qu’on déteste ou idolâtre – tel sera votre choix – mais ne vous détrompez pas, je n’ai tout de même pas un cœur de glace. Il m’arrive de rougir, oui. Il m’arrive de me sentir mal à l’aise, oui. Il m’arrive d’avoir de la compassion, d’être gentille, de m’inquiéter pour quelqu’un, oui. Mais, là encore, ma fierté fait de moi cette personne qui cache tout ça. J’ai construit un mur de glace autour de moi, que les mots les plus froids et cassant n’atteignent pas, mais que les mots les plus chauds et les plus doux peuvent atteindre. Seul l’amitié et l’amour peuvent faire tomber cette barrière, mais là aussi, il faut s’y accrocher. Je suis très difficile à suivre et à comprendre, j’ai ce côté mystérieux de la fille qu’on essaye de découvrir pour pouvoir l’avoir dans sa poche.

Si j’en crois ma tante, j’ai été une petite fille gâtée dès la naissance, mais aussi très détestée. Oui, je suis la seule fille de ma génération, celle qui ne pourra pas reprendre l’entreprise familiale, car cela se transmet de père en fils uniquement. Heureusement pour moi – ou pour eux, en fait, moi je m’en fiche totalement – j’ai eu un petit frère un an après. C’est sympa, hein ? Du style, tu retombes enceinte pour avoir un fils, rien que pour sauver l’entreprise. Heureusement pour moi que certaines femmes de ma famille – ma mère ? Laissez-moi rire voyons ! – m’ont gâtée comme pas possible, et ont tout fait pour que je sois une belle demoiselle qu’on envierait. Oh ça, je l’ai été, il faut me croire. J’avais les plus belles robes de princesse que j’avais le droit de salir, j’avais les plus grandes maisons de poupées du marché. J’avais tout qu’une petite fille pouvait m’envier. Et pourtant, quand j’étais gamine, j’avais envie de tout donner. Souvent, mes parents me retrouvaient en petite culotte ou dans des habits différents des miens, des habits sales, de mauvaises qualités – parce que je donnais mes robes aux petites filles qui les voulaient. Vous pouvez me croire, je m’en suis prise, des claques en tout genre. Des sermons aussi. Si bien même que j’ai eu le droit à une interdiction de sortie pendant un an, et je devais prendre des cours avec un professeur particulier. Heureusement, tout ça a changé. Je suis devenue capricieuse, je voulais toujours plus que ce que j’avais – et je recevais, bien évidemment. Mais jamais je ne prêtais à mes camarades, jamais je ne les laissais me toucher lorsque j’avais une toute nouvelle robe. Je suis devenue la vraie gosse de riche. Petit à petit, je suis passée de la petite fille qui parlait aux plus pauvres, à l’adolescente capricieuse qui n’avait pas de pitié pour les mendiants. Puis, je suis passé à ce que je suis maintenant : une jeune femme riche, belle, et qui en profite ouvertement même si elle ne montre pas sa fortune à tout le monde. Tout du moins, je ne le fais pas comprendre – mais les personnes comprennent vite en voyant ce que je porte, les soirées où je vais et la voiture que j’ai. Une personne comme moi qui a tout pour elle ne doit sûrement pas être très futée et intelligente, pas vrai ? Détrompez-vous, parce que mes parents sont toujours derrière mon dos pour les études. Il faut que je fasse la fierté de la famille, et si ce n’est pas en reprenant cette grande entreprise familiale, ce sera en tant que femme médecin reconnue dans le monde entier. Heureusement pour moi que je suis douée et que j’aime la médecine, hein ? Parce qu’on ne me laisse pas le choix. On ne me laisse le choix pour rien, en fin de compte, malgré le fait que je sois majeure. Je dois même me plier aux ordres de mes parents concernant l’amour. Je n’ai pas le droit de sortir avec quelqu’un, et ce n’est pas moi qui choisirai mon futur mari. On commence déjà à m’en parler, d’ailleurs. Comme quelqu’un de gentil et de riche, très riche. Tu parles. C’est pour ça que j’en profite encore pour draguer, m’amuser avec les mecs et coucher des fois avec eux. Je suis libertine, en fait, si vous voulez donner un nom sur ce que je fais. Moi, je dis tout simplement profiter du temps qu’il me reste pour m’amuser et faire ce dont j’ai envie. Car croyez-moi, être riche ça peut aussi être un fardeau.