Dodo à la bibliothèque ? Chut! On ne ronfle pas!

Quoi de plus beau qu'un vendredi après midi sans cours ? Un week end un peu plus long que d'habitude! Cependant, mon week end allait tomber à l'eau quand j'ai appris que je devais faire un exposer pour la semaine prochaine en biologie. Une des matières les plus basiques, il suffisait juste d'apprendre son cours et de le recracher bêtement sur la feuille. Mais attention aux hors sujet! Enfin bref. La biologie était une matière très simple pour moi et pour preuve, j'avais appris l'anatomie du poisson à l'âge de 5 ans avec mon père. Il faut toujours connaitre parfaitement ce que l'on mange non ?
Après un déjeuné assez copieux à la cafeteria, je me suis enfermée dans la bibliothèque pour commencer mon exposé. Je n'allais quand même pas gacher mon week end à bosser alors que je pouvais le boucler en quatre heures.
Le soleil chaud de l'après midi envoyait ses rayons lumineux sur ma table de travail. Chauffant mon bras et rougissant ma peau pale. La chaleur me donnait envie de dormir.
Au bout d'un moment, je m'allongeai sur mes livres et finit par fermer les yeux. J'aurais pu rêver de tout et n'importe quoi. Faire des rêves incompréhensibles, rencontrer de nouveaux visages et entendre de nouvelles voix sonnant dans ma tête comme une douche mélodie de piano.

Mais à part ça, je me suis retrouvé de nouveau dans le petit village de mon enfance. J'étais sous la pluie. Une pluie torrentielle et froide. Je me précipitais chez moi, traversant la porte close comme un fantôme. A l'intérieur, assit près du feu, mon père tenait une petite fille sur ses genoux. C'était moi, j'avais à cette époque 6 ans. J'étais enveloppé dans une serviette dont je pouvais sentir la chaleur et la douceur du coton sur ma peau humide. L'homme me berçait doucement, me parlant à voix basse pour ne pas m'empêcher de m'endormir. La chaleur de son corps était douce, l'odeur de poisson et de mer forte et me piqué le nez. Sa main grenue à force de tirer sur les cordes de son voilier caressait mon visage endormi de petite fille.

Cette scène m'attendrit et me donna envie de pleurer. Je m'avançais vers cette famille qui était la mienne et m'assit aussi à côté du feu. Les yeux de mon père brillaient d'amour et de tendresse. J'ai compris alors à ce moment là que j'étais son bijou. Et qu'il a dû se séparer de moi pour que je puisse grandir loin de la maladie et de la pauvreté. Et surtout, de la tombe de mon seul ami, de mon premier amour. Il avait dû pleurer toutes les larmes de son corps en me voyant partir dans cette voiture vers la ville. J'avais envie de le revoir. De le serrer dans mes bras et de lui dire: "Tu vois papa, je suis la maintenant."

Dans la réalité, dans la bibliothèque de Kuroitsuki, je devais aussi pleurer. Des larmes d'amour devaient couler le long de mes joues légèrement rougis par le soleil.
A travers le bruit que le feu faisait, les doux craquement du bois entrain de bruler dans notre cheminé de fortune, j'entendais des pas. Ce devait surement être une personne qui marchait dans la bibliothèque. Il fallait que je me réveille, que je continue mon exposé. Mais il m'était impossible de quitter toute seule se petit bout de tendresse.