Il faisait beau pour un mois de mai, trop beau peut-être même, et le soleil tapait plus fort que jamais sur la ville. Allongé sur le lit que j’avais installé dans ma chambre, j’agonisai sous la chaleur : que n’aurais-je alors pas donné pour pouvoir profiter d’une douche glacée. Malheureusement, il fallait toujours que mes parents règlent l’eau sur une température élevée et comme j’étais très doué de nature, je n’arrivais pas à comprendre comment la faire descendre, il m’était donc parfaitement impossible de changer cela et je devais me résoudre à me doucher sous l’eau bouillante.

Fermant les yeux pour échapper à un rayon de soleil qui avait réussi à passer au travers de mes rideaux, je soupirai et me levai pour ensuite aller les ouvrir en grand : je venais de me lever et je n’avais, par paresse pure et simple, pas pris le temps de le faire plus tôt. Il devait être environ midi, cela n’était pas plus mal. Je me rendis à la salle de bain pour rincer mon visage, visage d’ailleurs brillant de sueur tellement il faisait étouffant dans cette maison. Je fermai ensuite l’eau et m’appuyai sur le rebord du bassin avec une main de chaque côté : comment me rafraîchir ?

Il ne me fallut en gros pas plus de dix secondes pour répondre à cette question, y avait-il meilleur endroit pour se reposer et se rafraîchir que la piscine ? Je souris à cette idée en me répondant que non avant de prendre le sac que j’avais l’habitude de mettre en bandoulière quand j’allais faire du sport pour ensuite y glisser un essuie bain et un short/maillot de plage noir sur lequel étaient dessinées de grosses fleurs hawaïennes rouges et grises. C’est donc avec toutes mes affaires dans mon sac et une paire de lunette noire que je pris en passant sur le meuble de ma salle à manger que je pris la direction de la piscine de la ville.

Entrant dans le hall, je m’approchai du comptoir d’accueil pour y payer ma place avant de pénétrer dans les vestiaires. Je prenais donc mes affaires dans mon sac avant de ranger celles dont je n’avais pas besoin dans un casier et j’allai me changer sans attendre pour ensuite quitter la pièce, direction les douches. Je passai vite fait sous l’une d’elles avant de me rendre dans la salle principale, celle où se situaient les bassins. Je m’approchai de l’eau avant de changer d’avis et de me rendre à l’extérieur, la piscine étant ouverte pour une fois : vive le soleil moi je dis !

Je posai donc mon essuie et mes lunettes de soleil sur l’un des transats qui étaient situés sur les bords avant de m’approcher de la piscine en courant, piscine où heureusement il se trouvait peu de monde car j’y atterrissais très vite en faisant la bombe. Une fois bien rafraîchi, je quittai l’eau, replaçant mes cheveux vers l’arrière, et j’allais m’allonger sur un transat, mes lunettes sur les yeux, pour commencer à observer le monde qui m’entourait.

Un rayon de soleil pénétra dans ma chambre, me réveillant avant que mon réveil sonne. Il était près de 7h30. Je me retournais paresseusement dans mon lit, il était trop tôt (=_=)!!
Aujourd'hui je n'arrivais pas à retourner dans le passé. J'y allais souvent ces temps ci et à ma grande surprise, rien! Des frissons me parcouru le dos, j'avais perdu mes pouvoirs ?! Je n'arrivais même pas à revenir la veille. Me précipitant dans ma salle de bain, je me cognais le pied sur l'encadrement de la porte. Quelle belle journée! Je pris une douche bien fraiche.
M'appuyant sur le lavabo, je fixais mon visage pale et fatigué dans le miroir. Je respirais profondément, un grand sentiment de solitude m'envahis. Mon appartement me semblait maintenant immensément vide et lugubre. Bien que le soleil pénétrait dans la pièce et chauffait mon dos nue et humide. Mes longs cheveux retombaient sur ma poitrine. Il fallait que je sorte!

Et quoi de plus magnifique que la piscine quand il fait une chaleur étouffante comme celle qui fait aujourd'hui ?
Enfilant une robe et préparant mon sac rapidement, je sortis de ma demeure après avoir un petit brin de ménage. Peu de monde circulait sous cette chaleur, les bars étaient plein à craqué, les vendeurs de glaces envahis par de joyeux bambins réclamant une bonne et grosse glace. Je fis de même, prenant une glace au chocolat. Des hommes assis sur une table en terrasse me mataient au point que je pouvais sentir sur moi leurs regards intéressés. Sans me retourner, je poursuivis mon chemin, glace en main vers la piscine. La plage était sur-bombée. La piscine devrait l'être moins.

Arrivant dans le bâtiment où planait une légère odeur de chlore, je payais ma place et me dirigea vers les vestiaires. Je me mis en maillot, un magnifique deux pièces noir surmonté de fleur bleue et de strass. Attachant mes cheveux maladroitement et après être passé sous les douches, je me baignais quelques instants, savourant les caresses de l'eau sur ma peau.
Après une petite baignade, je m'allongeais sur mon transat, lunette de soleil sur les yeux et livre en mains. L'histoire de ce livre m'endormis rapidement.
Je nageais entre deux mondes, des images fixaient et des sons et paroles incompréhensibles me plongeaient dans la folie. Je ne comprenais pas ce paysage, ces images ne me disaient rien et ses sons me donnaient mal à la tête. Une vague de chaleur m'enveloppa, suivit d'un vent glacial. Et puis d'un coup, les images s'animèrent, ces histoires, ces passés, je ne les connaissaient pas. Ils n'étaient pas à moi.

Une vague d'eau me ramena à ma réalité et me coupa le souffle. Quel était le sombre crétin qui avait sauter dans l'eau! Ho celui la il ne perdait rien pour attendre!
Quand il sortit de l'eau, je connaissais là non seulement un élève de l'académie, mais en plus, un bel homme. Mais ce n'était parce qu'il était mignon à croqué qu'il allait s'en sortir comme ça! Ma vengeance serra terrible!
J'attendis qu'il s'installe sur son transat avant de me lever. Je pris le saut en plastique d'un enfant qui jouait un peu plus loin en lui promettant de le lui rendre. Je remplis le saut d'eau et me dirigeai silencieusement vers l'homme. Quand je fus derrière lui je déversais, à ma grande joie, le saut d'eau sur sa tête.

-Et ça c'est pour mon livre! Dis-je farouchement. La prochaine fois tu regarderas plus attentivement avant de plonger dans la piscine!

Violente moi ?! Mais non! Il l'avait cherché. Je restais planté sur ma position, une main sur la hanche et l'autre bras le long du corps, le saut dans la main. Mes lunettes de soleil étaient sur ma tête et mes cheveux grossièrement attachés laissaient échapper quelques mèches.

Moi qui pensait me reposer, j’eus à peine le temps de fermer les yeux un instant qu’une vague d’eau me submergeais. J’ouvrais les yeux en maîtrisant le mieux la colère que je venais de ressentir avant de voir apparaître devant mes yeux une jeune fille que je connaissais : elle était élève dans mon école. Je faisais légèrement glisser mes lunettes sur mon nez en tenant la branche droite entre mon pouce et mon index avant de lui adresser la parole d’une voix assez moqueuse en faisant semblant de ne pas l’avoir entendue.

« Et, je peux savoir ce qui me vaut l’honneur de cette douche ? »

Il était en effet fort peu probable qu’une jeune fille comme celle qui se trouvait devant moi ait décidé de me balancer un seau d’eau au visage sans aucune raison valable. M’enfin, tout est possible de nos jours. Je me dis ensuite qu’elle avait été incroyablement discrète car, malgré mon oreille attentive, je ne l’avais pas entendu venir avec cette arme d’humidification massive. D’un autre côté, je n’étais pas du tout mécontent de cet acte de sa part car je recommençais à avoir chaud là où j’étais assis.

J’étais plus grand qu’elle, c’était un fait certain, c’est pourquoi je me levai et m’approchai d’elle en la regardant de toute ma hauteur et droit dans les yeux : elle était mignonne, je venais seulement de m’en rendre compte, mais elle n’avait pas intérêt à me chercher, comme aucun des autres d’ailleurs, ils en avaient tous bien bavé, ceux qui s’étaient opposés à moi car je n’étais pas une personne facile à gérer quand je me mettais en colère, pas du tout. Comme je l’avais très nettement entendue quelques minutes plus tôt, je me précipitai en courant dans la piscine pour y refaire la bombe mais en prenant soin de l’asperger bien plus que précédemment. Ressortant la tête de l’eau et remettant mes cheveux et mes lunettes bien en place, je m’adressai à elle d’une voix qui la défiait de me répondre, comme j’aimais tellement le faire lorsqu’un conflit s’affichait à mon horizon.

« C’est ça qui t’as ennuyé ? »

Je m’attendais à tout de sa part, c’est ce que j’avais appris à faire avec le temps, certaines personnes ne réagissaient même pas à mes actes tant ils étaient habitués mais cette fille n’était peut-être pas comme ça. Quoique, malgré ses cheveux éméchés, elle m’avait l’air assez normale pour une fille. Je restai donc là à flottiller dans l’eau en attendant une réaction de sa part quand me vint une nouvelle idée de pique, j’aimais tellement faire cela que je n’attendis pas trois siècles avant de la lui lancer, histoire de voir quel genre de personne cette apparition était.

« T'as peur de l’eau en fait ? »

Certes, il existait des hommes attirés par des personnes de leur sexe cependant, je ne les comprenais pas, j’étais parfaitement sur de mon hétérosexualité enfin… personne n’avait encore réussi à m’en faire douter, c’est aussi pour cette raison que je n’étais pas insensible au certain charme de cette jeune femme qui se trouvait devant moi sans pour autant l’accepter : j’étais le plus beau, aucune femme ne me dépassait et, surtout, m’afficher avec l’une d’elle serait trahir ce corps et cet esprit qu’étaient les miens.

Je plongeai ma tête dans l’eau pour pouvoir remettre mes cheveux en place et je les fixer ensuite avec mes lunettes de soleil qui m’avaient accompagné jusqu’à l’eau.

Le jeune homme se leva, il était plus grand que moi...remarque ce n'était pas trop difficile. Il était charmant, un corps magnifique, un regard perçant. Mais avec un comportement de gamin pourri gâté qui se crois le maitre du monde. Son petit rire moqueur m’exaspérait. Alors comme ça il jouait. Et ben je veux bien être de la partie! Et je n'aime pas perdre.
Le gamin vint reprendre son saut. Je m'accroupis pour être à sa hauteur, lui rendant son saut en le remerciant avec le sourire. Je n'eus pas le temps de me relever qu'une nouvelle vague m’engloutit. Le jeune homme était retourné dans l'eau et me provoqué. Et j'allais répondre à cette provocation.

M'avançant lentement à la manière d'un chat vers l'eau, cette fois c'est moi qui le regardait de toute ma hauteur. L'eau dégoulinait le long de mes cheveux et de mon corps. Ce genre de comportement m'avait, auparavant, attiré pas mal d'ennuis. Mais que voulez vous ? Que je me laisse faire par ce mec ?! Ce serrais me rabaisser et il en était hors de question. Je n'avais pas enduré tant d'épreuves pour me faire marcher sur les pieds par un gars comme lui. Bien que son regard me faisait fondre et que ses cheveux plaqués en arrière le rendait sexy. Je n'allais pas me laisser faire.

-Un petit conseil mon chou. Ne joue pas trop, tu risquerais d'avoir des surprises.

Je m'accroupis, pour plonger mon regard dans le siens. Un petit sourire séducteur et provocateur sur le visage.

-Et je n'ai peur de rien.

Prétentieuse ? Oui surement. Mais quand on rentrait en conflit avec quelqu'un, il était important de ne pas montrer ses faiblesses. Et ça, je l'avais appris à mes dépends. Et surtout, parce que je n'acceptais pas mon attirance pour lui. Je finis pas m'asseoir au bord de l'eau, mes jambes dans le liquide frais et clair. J'attendais ce qu'il allait faire. Ne le quittant pas du regard.

Des personnes nous observais, ne savant pas si on se taquiné comme de bons vieux amis ou s'il allait avoir du sang sur le carrelage de la piscine. Personnellement, je m'amusais bien. Ce petit accrochage, qui allait peut être partir en guerre, me faisais oublier le fait que j'avais perdu la faculté de contrôler le temps et cet étrange rêve que j'avais fait.

Je regardai toujours cette jeune fille qui s’approchait de l’eau en détaillant chacune de ses formes de la manière la plus discrète possible, elle était plutôt jolie, voire, réellement belle. Je n’acceptai toujours pas de me laisser aller à ce genre de pensée et lorsqu’elle s’arrêta et me parlant en plongeant son regard dans le mien avec un sourire qui me fit sourire à mon tour, réponse à la provocation qu’elle y faisait, je réfléchis à une idée pour continuer à avoir un effet sur elle, continuer à la faire réagir, la faire rentrer dans mon jeu.

« Mon chou ? Si familière ? On ne se connait pas je te rappelle. »

Je trouvai finalement mon idée au moment où elle s’installait sur le bord de la piscine les pieds dans l’eau. Je me hissai sans grande difficulté, et cela grâce à ma carrure, sur le rebord à un mètre de là et, après avoir jeté mes lunettes de soleil sur mon essuie, je m’approchai d’elle sans lui laisser le temps de réagir avant de la prendre avec une facilité déconcertante dans mes bras pour ensuite plonger dans l’eau sans la lâcher. Bien entendu, si elle allait à la piscine, c’était qu’elle savait nager, alors autant ne pas jouer sur les détails, je savais bien l’aider si cela n’allait pas mais bon but du moment était de l’ennuyer le plus possible.

Une fois dans l’eau, je ne la lâchai qu’après l’avoir emmené du côté où l’eau était moins haute, histoire de ne pas risquer qu’elle ne sache pas nager. Je m’amusai tellement en ce moment, qui aurait pu se douter que quelques heures plus tôt je mourrais de chaud sous le soleil. Je remis mes cheveux en place avant de lui adresser la parole sans oublier de planter mon regard dans le sien avec un petit sourire tout aussi séducteur et provocateur que le sien un peu plus tôt. Je plaquai en même temps une nouvelle fois mes cheveux en arrière pour me permettre d’y voir bien clair.

« Alors madame « j’ai peur de rien », j’attends de voir ce que tu sais faire. »

Je ris ensuite un peu car je savais que je pouvais être vraiment gamin en agissant ainsi mais qu’est-ce que cela me faisait du bien. Alors que certains mecs se répétaient sans cesse de ne pas ennuyer les filles, je le faisais à cœur joie !

Le soleil brillait toujours autant et je commençai à avoir besoin à nouveau de mes lunettes de soleil, malheureusement, je les avais laisser sur le côté et le soleil me faisait face, c'était assez ennuyeux dans la mesure où j'avais les yeux à moitié fermés pour y voir clair et éviter de me brûler les yeux...

Le jeune homme sortit de l'eau, me rappelant au passage que je n'avais pas à être aussi "familière" avec lui. De ce point de vue, il me semblait plutôt renfermé, timide et distant avec les personnes qui l'entourent. Ce n'était le genre d'homme à se mêler à la foule facilement et d'aller vers les gens sans complexes comme certaines personnes que j'ai pu voir à l'académie. Il me faisait vaguement pensé à moi. Distante et parfois violente. Les personnes qui se forgent une carapace aussi dur étaient en fait des personnes sensibles et mal dans leur peau. Il a du souffrir pendant son enfance, enfin je ne supposais. Mais peut être que je me trompais. Si seulement je pouvais savoir ce qu'il avait vécu. Malheureusement mon pouvoir ne me permettait pas de voir distinctement les passés des autres.

Sans que je m'en doute, il me pris dans ses bras avant de m'entrainer dans l'eau. Je poussais un petit cri en m'accrochant à lui, passant ainsi mes bras autour de son cou. L'eau était fraiche et son étreinte puissante. Un contraste qui ne me laisse pas indifférente. Mes cheveux volèrent en éclat, le chignon grossièrement fait s'était défait. Alors qu'il me tenait, je ressentais un sensation étrange, tout d'abord de la chaleur et une douceur troublante. Mais pas que ça.
Je ressentais surtout un grand malaise, des images défilaient en désordres dans ma tête. Une grande maison, deux parents, une fille. Des flashs qui surgissaient dans ma mémoire comme des photos dans un album de famille. Des mots durs, des paroles blessantes. Une impression d'emprisonnement, et une folle envie de casser ces chaines d'une morale familiale trop dur à supporter. Ce n'était pas mon passé, ces souvenirs ne m'appartenaient pas. Était-ce ceux du jeune homme qui me tenait ?

Quand il me lâcha enfin, je me reculais rapidement de lui, troublée et effrayé de ce flash info sur le passé mouvementé de cet homme. C'était la première fois que je ressentais un telle sensation. Mon pouvoir était-il entrain d'évoluer ?
Je passais une main dans mes cheveux pour dégager mon visage. Cet idiot venait clairement de me provoquer. Reprenant mes esprits, je souris et m'approcha de nouveau de lui. Je posais délicatement mes mains sur ses épaules musclées et lui chuchota à l'oreille. Et lui répondis d'une voix envoutante.

-Tu risques d'être surpris.

Sans crier garde je giflais l'eau sur son visage, le touchant au passage. C'était pour m'avoir entrainer dans l'eau. Je plongeais dans l'eau, m'éloignant de lui avant de me hisser sur le rebord du bassin. Je me dirigeais vers ses affaires et m'assis sur son transat, empoignant ses lunettes de soleil et les posant sur mon nez. Je le regardais pardessus les verres noirs, un petit sourire.

-Hum...très belles lunettes. Tu dois être bien riche. Et même pourri gâté. Tu me les donne ?

Attendant sa réaction à ma provocation. Nous venons de deux milieux différents. J'étais née pauvre, me privant de beaucoup de chose et vivant de peu. Quant à lui, si je me réfère à ses lunettes, devait venir d'un milieu aisé. Dans un coin de ma tête, j'essayais alors d'analyser les images que j'avais vue.

En atterrissant dans l’eau, j’avais pu voir les cheveux de la jeune femme que j’avais emmenée avec moi se défaire d’un coup : quand on ne sait pas se coiffer, on ne le fait pas. Moi, j’avais tellement l’habitude de faire attention à mon apparence qu’il ne me fallait pas grand-chose pour que je ressente le besoin de refaire mes cheveux car une mèche était soi-disant de travers. Je fermai les yeux tandis qu’elle reculait vivement : que lui avais-je donc fait ? Elle était décidément très bizarre comme fille…

Elle s’approcha de moi, posant ses mains, au passage relativement douces, sur mes épaules, tandis qu’elle me parlait à l’oreille à voix basse : elle était envoutante, c’était carrément dérangeant d’ailleurs… Je fermai les yeux tandis qu’elle me parlait mais avant que je ne lui réponde, je sentis de l’eau qui vint directement dans ma figure. Je soupirai un bon coup après cela tandis qu’elle s’éloignait de moi en nageant avant de monter sur le bord. Elle semblait décidée à répliquer à mes actes, cela me plaisait beaucoup car je n’aimais pas provoquer sans obtenir une réaction. C’est pour cette raison qu’en la voyant s’installer à ma place et mettre mes lunettes sur le bout de son nez, je souris.
Je l’écoutai parler avant de m’adresser à elle d’une voix amusée en montant sur le bord et en m’approchant d’elle doucement, dégoulinant de partout à cause de l’eau de la piscine dont je venais de sortir.

« Et pourquoi je te les donnerais hein ? Quoique, tu peux les avoir après tout, j’ai toujours ce que je veux … »

Sur ces mots, je m’approchai encore d’elle avant de me placer au dessus d’elle sur le transat : non, je n’étais pas gêné, après tout elle n’était pas laide et j’étais assez extraverti lorsqu’il s’agissait d’ennuyer mon monde, c’est pour cette raison que je m’adressai à elle d’une voix volontairement pleine de sous-entendus même si je n’en pensais pas la moitié tout en la regardant dans les yeux.

« Absolument tout ce que je veux. »

Habituellement, les gens de mon entourage me traitaient de personne odieuse et impertinente, de personne sensible ou de bel homme selon leurs points de vue respectifs, certaines personnes en effet ne se fiaient qu’à mon physique plutôt qu’à mes ressentis et mes agissements, j’étais en fait les trois. La carapace que je m’étais forgée était faite de paroles méchantes, d’actes d’indifférence ou d’irrespect profond, mon moi intérieur était une personne sensible à toutes les choses de la vie, cette partie d’ailleurs que personne ne connaissait à part de très rares personnes, et mon physique était très avantageux et me permettait d’amadouer facilement les personnes qui ne se préoccupaient que de ça. Jamais cependant elles ne recevaient de retour de ma part : j’étais trop imbu de moi-même pour admettre quand l’une d’entre elle me plaisait, encore plus pour leur montrer.

Le soleil donnait dans mon dos et cela faisait un bien fou, l’eau était en effet assez froide mais c’était normal, après tout c’était de l’eau. Je restai donc ainsi en attendant une quelconque réaction de la part de la jeune femme qui se trouvait en face de moi.

Soudainement je me dis qu’il était peut-être bien de savoir quel était son prénom, même si elle ne me répondait pas, juste histoire d’être au courant des personnes à qui je me frottais.

« Et t’as un prénom au fait ? »