It's never to late ♫ Kira Yoo

Sujet: It's never to late ♫ Kira Yoo Mar 9 Aoû - 7:38

it's never to late
kira yoo & soo ji park

Pour comprendre à quel point la vie est difficile, je me suis mise à écouter du Village People. C'est la seule solution, et sûrement la mieux, que j'avais décelée jusque là. Silencieuse, j'explorais de mes grands yeux chocolatés un vieux Daily News que j'avais embarqué lors d'un voyage à New York. Une Chesterfield au coin des lèvres. Dans un soupire, je laissais la fumée s'échapper de mes lèvres, déposant le bout de papier sur mon lit. Je jetais un coup d'oeil sur mon portable ; 20h30 . Une longue soirée s'annonçait pour commencer ce week end. Intriguée, j'observais la pièce, n'ayant pas encore tout à fait fait connaissance avec elle. Alors c'était ça, mon nouveau chez moi ? Quatre murs, quelques lits, des heures à respecter. Ce n'est pas ainsi que j'imaginais la vie. Doucement, je m'approchais de la fenêtre, l'ouvrant grandement. Je passais mes jambes par dessus bord, m'asseyant sur le rebord. La vie..était une grande question à laquelle j'avais longuement songé. Je l'imaginais..colorée, improvisée, en musique, anarchique, libre. Calmement, je relevais mes yeux bruns, détaillant le paysage qui s'étalait à mes pieds. Des couleurs, du brouhaha. Je ne pouvais pas rester ici une seconde de plus. J'écrasais avec empressement le mégot de ma cigarette dans la paume de ma main, le jetant dans le vide. Qui sera l'heureux élu ? Je basculais alors dans la chambre où j'enfilais un jean trop large, mes vieilles baskets déchirées, tâchées de peinture multicolore, un tee shirt trop légèrement trop grand. Sans m'occuper du reste, je me faufilais jusqu'à l'extérieur.

Le sol où je posais chacun de mes pas était gris, tâché de je ne sais quoi, parsemé de mégots délaissés après un instant sur leur lèvres. Voyons. Je n'étais pas ici pour regarder chaque pas que je faisait. Donc, je relevais mon visage, observant autour de moi. Des parfumes enivrants masculins, féminins, de café, de chocolat, de cigarette, de bonbon me donnaient envie ou bien laissaient un goût amer. Les lumières électriques choquaient mes yeux émerveillés, on me bousculait, me suivait de regards que je n'hésitais pas à rendre plus ou moins sympathiquement sans m'arrêter. Une vague d'excitation m'envahissait, me mêlant, me rendant transparente dans la foule qui me rendait vivante. Pas à pas, nous marchions en même temps sur les grandes lignes blanches des passages piétons, sans se voir, sans savoir à qui nous avions à faire. J'observais ces visages qui déambulaient à mes côtés, que rien ne semblait pouvoir troubler. Ils avançaient, suivant un chemin qui avait l'air déjà toute tracée. Une fois sur le trottoir d'en face, je me retournais, observant le long chemin que je venais de parcourir, les voitures venir effacer mes pas. L'impression que je découvrais tout cela pour la première fois m'était désagréable, ignorant ce qui me poussait à me comporter ainsi. L'euphorie de l'instant ? Ne parvenant pas à trouver de réponse plaisante, je reprenais mon chemin, enfonçant mes mains au plus profond des poches de mon pantalon, comme si mes mains les exploraient pour la première fois. Un sourire de bambin s'accrochait désespérément à mes lèvres, mon regard curieux dévorant tout ce qui s'offrait à son passage. Déjà la Corée me semblait loin. Mamie avec. Un instant, je fermais les yeux, laissant son visage se dessiner sous mes paupières. Chaque trait, détail y était. Ce sourire énigmatique. Ce regard malicieux et gourmand de vie. Tant il y avait de rides gravées sur sa peau, elle avait l'air d'être plus vieille que le temps lui même. Soudain, une goutte d'eau vint se poser sur le bout de mon nez. Je l'essuyait du bout de mon index, ouvrant les yeux. Les gouttes tombaient autour de moi, autour de toi, de nous, et de cet autre là, emportant le maquillage de celle-ci, décoiffant celui-là. Les plus âgés, téméraires habitués avaient sortit leur arme absolue : le parapluie. Une légère brise se levait, effleurant mes joues glacées. Je ne savais pas où j'allais, j'avançais, sans même me poser de questions. Seulement, je me stoppais prêt de quelqu'un, un pied à côté de l'autre, lui demandant, doucement : Excusez-moi, auriez-vous du feu ?

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