Une journée de plus débutait, les premiers rayons de soleil, les petits oiseaux qui chantent, blanche neige et les sept nains qui rentre du boulot...La routine quoi ! Ouvrant doucement les yeux, m'habituant peu à peu à la luminosité de la pièce, je ne me levais pas comme les autres jours, c'était inutile. Nous étions samedi et qui dit samedi dit aussi déprime. Les élèves avaient des permissions pour aller voir leur famille, mais moi c'était différent, pourquoi irais-je là-bas ? Déjà c'était super loin et puis si c'est pour voir beau papa franchement non merci ! Mémé et Pépé Park ? Sans façon j'ai eu ma dose pendant les vacances scolaires ! On peut donc dire que l'académie était plutôt calme le week-end, ça me permettait de refaire le plein d'énergie...C'était l'excuse que j'avais trouvé, me forçant à sourire à chaque fois que mes amis partaient. Heureusement ce n'était pas toujours le cas ! Un petit déj', pas de douche, brossage de dent, habillage et la journée commençait dans la joie. Qu'est-ce que je fais pendant ce genre de week-end ? Vous allez peut-être trouver ça étrange mais je range...Mes dossiers dans mon ordinateur. Ha ha vous y avez vraiment cru hein ? Oui je passe mon temps devant mon ordinateur : on est geek où on ne l'est pas ! Installé sur une table vide de la bibliothèque, je passais mes premières heures pirater les ordinateurs branchés en réseau qui se trouvaient dans l'académie. Et je peux vous l'assurer on en trouve des choses et pas forcément de belles et gracieuse ! Qu'est-ce que je pouvais aimer entrer dans la vie des gens, c'est en les prenant sur le fait que l'on pouvait se faire une véritable idée d'eux. On ne peut jamais se fier aux apparences, c'est trop simple de tromper les gens ainsi ! Et parfois ce sont les plus louches qui finalement sont les plus serviables et bons !

La suite de la mâtiné fut partagée encore le rubik's cube et les siestes sur les livres de la bibliothèque. J'avais abîmé un livre ainsi, il était si gorgeant de bave que la bibliothécaire avait passé le reste de sa journée sèche-cheveux à la main ! Plus les heures passaient plus l'ennuie arrivait, il fallait trouver quelque chose à faire et vite !! Retournant dans ce qui me servait de caverne je me laissais tomber sur mon lit tel un énorme cachalot pour regarder le plafond silencieux, réfléchissant de tout et de rien. Qu'est-ce que je détestais être seul...Ce silence et ces réflexions plongea finalement mon esprit dans un lourd sommeil, mais pas pour autant paisible. Non au contraire, c'était flou, mais il s'agissait d'un concentré de la pire année de toute ma vie, celle qui avait changé beaucoup de choses en moi, il y avait aussi mon frère...Du moins je crois. Il faut dire qu'il n'y avait pas de place pour les belles choses de la vie dans ce cauchemar. Je revoyais tout, de la simple griffure d'ongle à la morsure profonde couverte de sang...Puis elle. Même après toutes ces années je n'avais pas oublié. Comment le pourrais-je ? Me réveillant en sursaut de petite perles de sueurs sur le corps, je pris une bouffé d'air pour remarquer que la porte de la chambre était grande ouverte. Dans un élan de peur et de stress je courus sans réfléchir vers celle-ci pour la fermer brutalement, me laissant doucement glisser contre celle-ci. Les deux mains sur le haut de ma tête, ma respiration était totalement saccadée par de petits gémissements, petites plaintes qui rapidement, se transformèrent en pleure. Pleure de désespoir. De fines larmes se mirent à couler le long de mes joues pour finir leur long périple sur mon jean à présent parsemé de petites tâches. Renfermé sur moi-même et assit dos à la porte, seul dans la chambre, je continuais de repenser à tout cela malgré moi, pourtant je priais pour que ça s'arrête, mais les images continuaient de défiler. Jamais je n'aurais montré un tel spectacle à mes colocataires, qui sait la réaction qu'ils auraient pu avoir...Le Thierry dans cet état, la bonne blague ! Je restais ainsi un long moment, luttant contre la folie. J'attrapais mon portable, pour constater qu'il était déjà tard...Relevant largement la tête pour la poser contre la porte je restais un moment ainsi, les bras ballants le long de mon corps. Corps qui en passant avait encore perdu en épaisseur...Mon visage n'avait aucune expression particulière et ne montrait rien d'autre que de la fatigue.

Une chose était sûre : rester enfermé ici tout seul n'allait pas arranger les choses bien au contraire. J'allais sortir, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je devais prendre l'air et vite. Vêtu d'un jean serré rouge et d'un haut noir avec quelques motifs et écriture rouge également, j'avais préféré changer de vêtement, cela ne changera absolument rien à mes yeux rouges et bouffit mais...Intérieurement je me sentais mieux. Chaussant une paire de boots noirs et une veste de même couleur, à cause de l'humidité qui régnait dehors, j'attrapai mon portefeuille avant de me lancer dans les rues animées qui entouraient l'académie. Il faut dire que le samedi soir c'est la libération pour tous ! Où pourrais-je bien aller ? En boîte ? Ça craint tout seul, à part boire je ne ferais que déprimer voir pire être collé à des filles. Au restaurant ? Tout seul...C'est vraiment la honte, sans parler de la grosse déprime devant ton assiette de poulet coco...Je faisais défiler toutes les options possibles, les éliminant petit à petit pour ne laisser place qu'à une possibilité : Le cinéma. C'était calme, il y avait que deux chances pour être à côté d'une fille et quoi de mieux qu'un bon film pour se changer les idées ! Une fois devant le guichet on m'annonçait que le film avait déjà commencé, mais que si je voulais, je pouvais y aller, le gars à la lanterne m'aidera à trouver une place. C'est ainsi que j'avançais vers cette salle plongée dans le noir derrière une armoire à glace armé d'une lampe. Il ne fallut pas longtemps avant de trouver une place, je remerciais mon sauveur avant de prendre possession des lieux, façon de parler bien sûr. Le film ? Tron. J'avais besoin de quelques choses d'actif, histoire de faire le vide dans mon esprit rapidement. Seulement...Ma voisine...C'était Aly Hayato. A croire qu'il y avait un dieu contre moi, vraiment ! M'enfonçant un peu plus dans le siège, je ne tournais pas la tête vers celle-ci, peut-être qu'elle ne s'apercevra de rien. Attachant mes cheveux en une queue de cheval, je venus essuyer une nouvelle fois mes yeux avec le revers de ma main pour m'assurer que plus rien n'y coulait. C'est étrange, mais même si j'y mettais toute ma volonté je n'arrivais pas à me concentrer sur le film. Sa présence me perturbais, il faut dire que je ne m'étais pas totalement remis de la salle commune...Ce que je pouvais être puéril quand je m'y mettais ! Retirant ma veste pour la mettre à côté de moi suite à une bouffée de chaleur incontrôlable, mon portefeuille glissa jusqu'à atterrir aux pieds d'Aly. Le ramasser ou pas ? Telle est la question. Je restais un moment immobile, bah je le ramasserais à la fin du film !