Baignade interdite~~ | PV Soo Ji |

Sujet: Baignade interdite~~ | PV Soo Ji | Lun 8 Aoû - 5:04

Soo Ji & Junho T.

Le soleil se levait doucement, laissant de délicats filets de lumière pénétrer dans la chambre des quatre étudiants encore endormit. Le problème avec le lit que j'occupais était le suivant : étant orienté de façon à recevoir cette lumière chaude et aveuglante par temps dit "d'éclaircit", j'étais souvent le premier debout. Ce fut donc avec regrets que je quittais une fois de plus le sommeil réparateur qui me permettait de rester plus ou moins...Raisonnable ? Oui je sais, je ne suis pas raisonnable, bah ! On peut toujours y croire non ? N'est-ce pas l'espoir qui fait vivre ? Bien sûr que si ! Décollant mon visage de mon oreiller couvert de bave, je fis une légère roulade pour venir m'écraser lourdement sur le sol en laissant échapper un léger gémissement suivie d'une longue plainte entrecoupé de pleure exagérés. Le réveille avait toujours été une étape très difficile pour moi, mais une fois debout ça ira tout allait mieux, façon de parler bien sûr ! Attrapant la valise qui se trouvait sous mon lit d'un bras mou et flasque, j'en extirpai un tube de vitamine du quel je sortis deux cachets d'un gramme chacun. Et oui, comparé aux Jedis, ma force ne venait pas de...De nulle part, mais bien des vitamines C ! Venait maintenant l'épreuve la plus dur après le réveille : Traversé la pièce sans mourir ! Avançant à pas de chat, j'évitais avec tant de bien que de mal les vêtements, feuille et stylos en tout genre, mais quelle crado ce Kyukie ! Il se croit chez mamie ou quoi ?! Je vais l'inviter chez les Park moi, on va voir qui va sortir vivant de ce séjour ! La partie la plus délicate arrivait : mon coin geek, c'était inévitable, coinçant le mouvement de mon pied gauche à travers d'innombrables câbles, je m'écrasai sur le lit de Shin dans un bruit spongieux. Shin ? Ho ho ho ! Oubliant d'un trait ce qui venait de se passer, je me faufilais sous les draps en passant au-dessus de Shin avalant rapidement mes vitamines, je venus lécher tel un chien excité le visage de mon colocataire avant de pousser un cri strident en sautant du lit tel Batman avec les draps de ma pauvre victime. Courant dans toute la chambre en trébuchant sur les habits chaussures et rubik's cube, je réveillais les autres en "douceur". N'ayez crainte, il s'agit juste d'une crise passagère, ça va ça vient, généralement ça ne dure pas très longtemps, enfin assez pour énerver les gens...Le reste de ma matinée fut remplie par des séries d'abdos, pompes et de rubik's cube. Oui, il n'est pas question de douche, pourquoi ? Et ho, cela ne faisait que deux jours que je ne m'étais pas lavé et je n'étais pas près d'y aller ! Depuis que mes grands parents et leurs masques à gaz m'avaient tendu un piège, mes pores étaient incrustés par l'odeur du canard water ! Un truc à rendre fou ! Mais je pensais avoir trouvé la solution pour m'en débarrasser ! La piscine ! Et oui il s'agit bien d'eau, mais après tout, on tue le mal par le mal non ? Attrapant un sac de sport noir à bandoulière dans lequel j'enfonçais un short de bain mi-long à la Quicksliver, noir parcouru de rayures multicolore, j'étais déterminé à effacer toute odeur de savon, quoi qu'il m'en coute. Habillé d'un haut manche longue me donnant étrangement l'air d'un zèbre ambulant ainsi qu'un caleçon Calvin Klein, je m'attaquais au bas en enfilant un jean noir serré avant de chausser des boots noirs à semelle blanche quelque peu débraillées. Je restais un long moment perplexe avant de prendre de l'argent et de me diriger vers mon ennemi juré qui n'était autre que cette étendue d'eau puante !

Après avoir quitté mon domicile, je me lançais sur le chemin de la piscine, j'avais aussi choisi cet endroit pour être sûr de ne trouver personne qui voulait me voir. Pourquoi ? Parce que si quelqu'un me cherchais, il devait déjà être au moins à un kilomètre d'étendue d'eau importante, donc à la piscine j'allais être tranquille, ça c'était évident ! Ha...Cette odeur de chlore, qu'y a-t-il de mieux ? Cette eau claire, clapotant sur le rebord et tous ces cris de joies. Non vraiment...Je n'avais jamais compris ce que les gens pouvaient apprécier à la piscine, l'eau puait encore plus que la normale et c'était bruyant ! Bon au moins il y avait de la nourriture à porté de main ! Et ça, je n'allais pas dire non ! Vidant presque tout l'argent que j'avais apporté pour des ravitaillements rapidement engloutis, je passais dans les vestiaires après avoir vérifié qu'il n'y avait personne de suspicieux. Je retirais mon haut zèbre et mon jean pour enfiler mon short en manquant de m'écraser une dizaine de fois sur le sol. Il ne restait plus qu'à bourrer toutes les affaires dans un casier et surtout de ne pas perdre la clé ! Ne pas...Perdre...La clé !! Et franchement ça ce n'était pas le plus simple chez moi ! Comme je m'y attendais il y avait un certain nombre de gens, même si la majorité devait taper dans les 8 à 12 ans. Je déposais donc ma serviette avant de m'approcher de la piscine, je ne comptais pas y entrer, juste...observer. En fait, vous allez sans doute rire, mais je cherchais la profondeur, 2m10 ! Et moi je mesurais combien ? 1m72 à tout casser, il était donc hors de question d'aller ici ! Rebroussant rapidement chemin j'aperçus un peu plus loin les jacuzzis, lieu de ralliement des grands-mères ! Là-bas au moins je ne risquais pas grand-chose, enfin je crois... Une préparation psychologique devait être faite avant de mettre un doigt de pied là dedans ! Sautillant sur place tout en prenant de grande bouffé d’aire, je n’hésitais pas à faire toute sortes de gestes plus ou moins amples pour m’étirer. Mouvements qui au final rappelaient ceux des fruits dans la pub oasis. Une minute de préparation puis je me laissais glisser dans ce liquide bouillonnant. Une fois dans l'un des jacuzzis vide, je m'installais plus ou moins confortablement, restant seul et immobile au milieu de cette eau remplit de bulles. Sur le coup, je me sentais un peu...seul. Un peu abandonné, finalement un peu de compagnie ne serait pas de refus, enfin pas de compagnie féminine bien sûr ! Déjà qu'approcher des filles habillées en mode ski était une épreuve si jamais elles débarquaient en bikini...Je signais mon arrêt de mort immédiatement ! La chaleur de l'eau engourdissait inexplicablement mes muscles, trouvant enfin le moment de détente si recherché, je laissais basculer ma tête en arrière tout en fermant les yeux. Je détestais l'eau, mais il fallait bien l'avouer, cela faisait un bien fou !

Vous me direz, une nuit de plus, une de moins, qu'est ce que cela change. Et cette fois, ce fut une de moins à dormir. Une de plus à passer de longues heures à caresser les cordes de ma guitare du bout de mes doigts. Alors que je lui donnais vie, un sourire chaleureux, comme je n'en offrirai que très, très rarement, hantait mes lèvres pendant qu'un air enfantin possédait les traits fins de mon visage. Dans ma tête, les mots valsaient, s'entre choquaient, indécis. Chanter faisait parti des souvenirs que je voulais plus que tout éviter. Autour de moi, mes illusions m'observaient, attentives. Des monstres, roses, noirs, verts ou bleus avalaient chaque notes de musique qui se jouait dans la lueur bleutée dans laquelle nous plongeait la lune. J'ignorais où je m'étais arrêtée, épuisée. Finalement, je cédais, m'abandonnant à Morphée. Lorsque j'avais ouvert les yeux, le soleil se levait, à peine. Le ciel prenait des couleurs rosées, orangées mêlées de bleus blafards. Un arbre se penchait au dessus de moi, ses branches me donnant l'impression de vouloir me chatouiller, m'attraper. Et dans ma tête, les branches s'allongeaient, les feuilles effleurant mes joues tièdes. Perdue, je ne parvenais toujours pas à comprendre comment le marionnettiste pouvait devenir la poupée..Calmement, j'attirai mon instrument vers moi, l'attrapant avec mes deux mains. Je me relevai et m'éloignais, laissant l'arbre devenir cendres. Ma tête tournait, les sens brouillés, j'avançais aussi droit que je le pouvait bien que j'étais habituée. Une odeur d'alcool s'évadait de mes vêtements, m'écoeurant. L'illusion de dormir encore, de ne plus parvenir à faire face. J'avais trébuché, j'étais tombée dans un gouffre sans fond, je me noyais. Sans jamais manquer d'air. Et dans cette longue léthargie, la musique raisonnait encore à mes oreilles, me faisant soudainement danser au beau milieu de la rue. Les mots se débloquaient de ma gorge, chantonnant, sûrement faux, d'ailleurs. Ou imitant des airs de Jimi Hendrix. Je riais, m'étalait par terre, dans les flaques d'eau, contre le bitume inconfortable..sans blague. Quelques regards se rivaient sur moi, des regards que je retenais ou bien ignorais, continuant mon chemin dans la même euphorie.

Une fois rentrée, je balançais tout mes vêtements, les laissant choir sur le sol. Il fallait que j'efface cette odeur de Vodka, Gin, Soho et je ne sais quoi d'autre que j'avais bien pu encore avaler. C'était tout moi, ça. Faire la fête, s'éclater pour ne pas s'en rappeler. Étrange, non ? Cela dit, je préférais de loin les matins où je me réveillais près d'un(e) inconnu(e) plutôt que ceux où je me retrouvais avec un arbre et ma guitare. Sans plus attendre, j'attrapais des produits douches et courait sous la douche, laissant l'eau chaude me sortir de mes idées brumeuses. Ou presque. Après de nombreux cafés, aller et retour aux wc donc, je n'étais toujours pas au point. De l'eau, plus d'eau, voila ce qu'il me fallait. D'habitude, il y avait toujours une âme charitable pour me mettre la tête sous l'eau glaciale, ce qui avait le don de remettre de l'ordre dans ma tête. Seulement, ici..j'étais seule avec moi même. L'horreur. Longuement, je me dévisageait dans un miroir, essayant de faire la grimace la plus jolie possible pour retirer l'air endormit qui habitait mon visage. Je me rendormais sur le sol. Pour quelques minutes seulement. Monde cruel avait décidé qu'il en serait autrement. Je me relevais, frottant mes yeux comme les gosses. Dehors, un gamin criait. " Je veeeeux ! Je veux aller à la piscine !!" La bonne idée. J'enfilais un tee shirt, un jean, une casquette pour cacher ma bouille, et filait dehors, ce jusqu'à la piscine.

Ce genre d'endroit..je n'y allait qu'en cas d'alerte. Lorsque vraiment je n'avais pas d'autres solutions. Une fois dans le vestiaire, je sortais un maillot de bain deux pièces, noir, que je n'aimais d'ailleurs pas. Je rangeais mes affaires en prenant tout mon temps, n'étant pas pressée de me montrer. Comme si ce que j'étais n'était pas normal. Comme un garçon dans un corps de fille. Allez. On respire. J'ouvrais la porte, évitant les regards, maladroite dans mes mouvements comme si je me découvrais. Soigneusement, je rangeais tout dans l'un des casiers et attachais la clef autour de mon poignet. Espérant de tout mon coeur qu'il n'y aurait personne de très important, je rentrais dans l'espace où se trouvaient les bassins. Un inconnu me dévisageait. Je lui lançais un bref regard, grognant en passant près de lui. " Regarde ailleurs si tu tiens à ta vie. " Dis-je calmement, me précipitant vers l'un des plus grand bassin. Faute de ne pouvoir m'enterrer, je plongeais dans l'eau, nageant jusqu'au fond. Des couleurs dansaient sur le sol, se mêlant aux bulles d'air qui s'échappaient de ma bouche. Je les suivais du regard avec un air enfantin. Parfois, mes mains cherchaient à les attraper sans y parvenir. Au dessus, le monde n'était plus qu'un bourdonnement sourd. J'en oubliais que je n'étais pas un poisson. Mais mon manque d'air me le fit rappeler. Je remontais rapidement à la surface, cette fois, les idées en ordre. je me hissais hors de l'eau, balayant du regard les alentours. Woua..y avait même de quoi satisfaire la gourmandise. Je m'approchais, timidement, observant tout ce qu'il y avait, sans pouvoir résister à l'une des sucettes à la fraise..la seule chose au monde pour laquelle j'étais capable de tour. C'était facile de marchander avec moi, finalement. Je courais vers le marchand, en riant. " Moooooooi ! Moi je veux, je veeuux une sucette ! Oh, s'il te plait, s'il te plait ! " Fis-je en m'arrêtant devant lui, les yeux pétillants. Evidemment, le marchand m'observa longuement avant de sourire dans ses petites moustaches grises. Ce qui me faisait penser à une souris, mais ça..ça..c'est une autre histoire. " Quel parfum, mon petit ? " Me questionna-t-il, seulement, je ne répondis pas, frustrée de voir qu'il n'y avait plus mon parfum favoris. Je me retournais, un air boudeur sur le visage, repartant vers je ne sais où, suivie par le regard du marchand. " M'en fou ! " déclarais-je avant de m'incruster dans une partie de foot qui se jouait entre quelques gamins. L'un d'eux frappa le ballon qui attérit dans un jacuzzi. Je m'en approchais donc, me préparant à faire des excuses, à la personne qui s'y trouvait, ce qui n'était pas mon fort. " Heu..désolée, on n'a pas fait exprès. " Dis-je rapidement en me penchant vers le jacuzzi, pour attraper la balle qui flottait à la surface de l'eau, sans prêter attention au reste..