"Plus tard, on se mariera et on aura plein d'enfants !" Ce genre de phrase, tant d'enfants l'ont dit, y croyant dur comme fer. C'est ce genre de relation qu'avaient Midori et Kyohei alors qu'ils n'avaient que cinq et six ans. Pourtant, s'ils avaient grandit ensemble, ils seraient sans doute fiancés à l'heure qu'il est. Parfois, il arrive à Kyohei de sourire à cette idée, mais ce qu'il aimerait maintenant, c'est de retrouver la jeune-fille, et de retrouver cette complicité qu'il avait avec elle.

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Sa grande sœur, qui le déteste – tout du moins, c’est ce qu’elle fait paraitre. Soo Yeon préfère l’éviter, ne pas le croiser en dehors de la maison. Par moment, ça le désole énormément, mais il sait très bien que malgré toute l’histoire de leur famille, elle l’aime quand même, si ce n’est qu’un peu – il sait qu’elle cache très bien son jeu sous sa personnalité de glace. Alors, il essaye, encore et encore, de la faire sourire, de l’aider, de lui faire comprendre qu’il est là, de lui sortir des compliments – des choses qu’il pense, bien évidemment. Et malgré le fait qu’ils ne se parlent pas beaucoup, il est sûrement celui qui la connait mieux que quiconque sur terre.

A première vue, on pourrait croire que rien ne les lie et pourtant, tout les rapproche. Le principal point commun des deux jeunes gens sont leurs pères. Amis et associés dans le boulot, ils restèrent proches malgré la distance. Le père de Kalei étant le parrain de Ho Joo, les deux garçons avaient eu l'occasion de se voir quelques fois en étant petit. Ils vivaient quasiment la même enfance dorée à quelques années et milliers de kilomètres de différence. Mais déjà à cette époque, rien de très folichon entre eux. Kalei était un petit garçon timide, limite peureux et Ho Joo, déjà arrogant pourtant, ne parlait quasiment pas. Et pourtant ils se supportaient et l'air de rien, s'estimaient mutuellement, coincés dans leurs silences respectifs. Les premiers contacts qu'ils eurent, se passèrent au travers d'un livre. Dans le fond du jardin de la demeure Kim, Kalei avait trouvé refuge sous un arbre, un livre de contes en anglais à la main. A cette époque là, Ho Joo ne parlait pas un mot d'anglais et pourtant lorsqu'il s'assit ces soirs là à côté de son cadet, il lui demandait inlassablement de lui lire une histoire. Ils ne se voyaient que très peu étant donné qu'ils habitaient à l'autre bout du monde l'un pour l'autre, mais c'était ce qu'il leur fallait. Pas très alignés au niveau des caractères, on se demandait souvent comment ces deux là pouvaient s'entendre. Un petit garçon à l'esprit vif, mais torturé, un petit garçon effacé. Et un, un peu plus grand, au caractère dominant et dégoulinant de présence indifférente. Avec le temps, eux-mêmes finirent par se poser la question. Les problèmes avaient commencés depuis bien longtemps pour Kalei lorsqu'il retrouva un Ho Joo dévasté au sein même de la KuroiTsuki, sans vraiment de surprise cela dit. Malgré qu'on ne pouvait pas les qualifier de meilleurs amis du monde, on aurait pu espérer que les retrouvailles soient paisibles et donnent suite à une jolie complicité. Autant dire que c'était gravement se foutre le doigt dans l’œil. Bon, ils ne se détestent pas, c'est déjà ça. Mais ils ne s'apprécient pas pour autant. Ou plutôt si, mais ça dépend des moments. Certains jours ils seraient capables d'aller se cacher sur le toit si ça leur permettait de s'éviter, alors que d'autres, une boule au creux de leurs estomacs les pousse à rechercher la présence de l'autre. Cette boule, les romantiques la reconnaîtraient entre mille, c'est de l'attirance. Les plus fous vous parlerons même d'amour. C'est à la fois physique et émotionnel, savez-vous à quel point tomber amoureux peut provoquer un choc pour le corps et pour l'âme ? Mais le pire de tout c'est certainement pour la raison, car l'amour à ses raisons que la raison ignore dit-on. Tout deux sont des émotifs nés, mais ils le cachent sous le même esprit trop cartésien. Dans leur cas, le mot amour est encore un peu excessif, mais si l'envie complètement INEXPLICABLE d'embrasser un garçon qui vous tape sur le système autant qu'il ne vous rend paisible vous prend, essayez de l'expliquer ou faites comme eux: tenez-vous éloignés, mais pas trop...