Physiquement, vous ne trouveriez pas beaucoups de différences entre Shino et une autre personne vivant au Asie Orientale de sa tranche d'âge.
A part peut être le fait qu'il soit pas des plus petits, le jeune homme ne se distinguera pas par sa coiffure à la mode, avec sa coupe au niv' des sourcils et un petit coté de mèche rebelle. Ses yeux sont très classiquement bruns, bridés... Non, la seule chose qu'on peut déceler sur son visage qui change des autres, c'est son grain de beauté à la Marilyn Monroe. En gros, au dessus de la lèvre, à gauche de son visage. Et c'est clair, ça va intéresser du monde.
Il sourit peu souvent, alors vous pouvez rêver pour le voir dans un genre délire. Outre le fait qu'il est assez bien sculpté niveau muscle, faut à des entraînements ininterrompus. Du coup, bah il a un torse avantageux, des bras qui font bien et des jambes faites pour l'effort. Pas le genre des mannequins qui ont des baguettes à la place des membres, mais plutôt lycéen sportif aguerri. Ce n'est pas non plus un body-builder, mais il a les épaules larges, du pec', la silhouette pas trop moche, en somme. Il affectionne les vêtements assez tendance, ceux qu'on porte beaucoup au Japon. Un petit haut en laine bleue, de fins t-shirts, un denim noir, c'est ce qui fait son quotidien. Mais en vérité, vous le croiserez le plus souvent en uniforme. Ce n'est pas par obligation, plus par gout. Il trouve que l'uniforme c'est cool. Comme le nœud pap', même s'il est contraint de porter la cravate. Mais après, Shino est loin d'être moche, grimé en lycéen, non ? Sinon, au naturel, il lui arrive aussi de porter un ensemble de sport, quelque chose de pratique pour aller faire du jogging, quoi.
Ah et il aime se travestir. Oui, ça semble particulier, mais c'est le dada du jeune homme. Porter des vêtements féminins, il le fait depuis ses 9 ans et... il aime ça. En plus, il est assez crédible, grimé ainsi. Ses lieux de ballade sont surtout dans les centres-ville bondés. Après, l'est possible qu'il s'intéresse à un job de maid un peu ouvert sur le sujet. 'fin vu l'état de ce genre de milieux, il va s'y prendre à deux fois. Mais porter un jean moulant et un top avec du wonderbra & vous aurez quelque chose s'approchant d'une modèle lesbienne, type butch avec les lunettes qu'il porte quelque soit le sexe qu'il revêt.
Par contre, n'allez pas imaginer qu'il a un penchant trans'. La seule chose qui pend chez lui sont ses organes génitaux et cela lui suffit amplement. Pas question de les quitter. Pour garder sa "double"-vie secrète, il fait évidement l'impasse sur les manucures ou les boucles d'oreilles. Cela ne lui manque pas, malgré tout. Mais bon, le secret est plus précieux que des trous dans les oreilles. Bref, un garçon sportif avec son secret à la sauce téléréalité-à-la-con. Sauf que c'est sa vie, donc pas touche !

À double vie... bah personnalité complexe. Divisé entre sa vie normale de Shino & de enjupée, notre bonhomme est assez contradictoire. Déjà, il passe globalement pour quelqu'un de très froid, de renfermé et d'antipathique. Vous tombez devant lui et c'est tout juste s'il accordera un regard à votre mésaventure. Bon, bien sûr, Shino n'est pas un gros con sans coeur ni couilles. C'est un garçon comme les autres, mais il n'aime pas vraiment ceux qui montrent des faiblesses. En fait, c'est un peu comme s'il cherchait les problèmes de tout le monde pour se donner des raisons de ne pas les aimer. Enfin, surtout les humains. Selon Shino, ces individus là utilisent avant tout leur faiblesse pour s'excuser de tout, pallier à chaque défaillance. Créer un exo-squelette pour monter des escaliers, des aspirateurs automatiques... Les humains sont faibles et n'assument pas. C'est un peu le problème de Shino, d'ailleurs. Après tout, c'est parce qu'il n'avait aucun problème physique ou de fatigue qu'il a été mis de coté par eux. Parce que les humains ne supportent pas les plus forts. C'est de là, tout leur complexe d'infériorité qui les a poussé à mettre toute possible menace dans un musée ou réduite à l'amusement dans des parcs d'attraction. Et voir des akatenshi, ça, ils ne le supportent pas. Et ne le supporteront jamais.
C'est ainsi que Shino voit les humains et le monde en général. Il n'aime pas vraiment leur réaction face aux choses étranges et inconnues. C'est une sorte de misanthrope, en fait. Non pas qu'il recherche la solitude, même si cela ne le gêne pas, mais qu'il n'aime pas la population humaine dans son ensemble. À ses yeux, être entouré d'akatenshi est bien meilleur.
Mais si on passe outre le fait qu'il n'aime que très peu les homo sapiens sapiens, ce jeune homme est assez normal. En fait, il recherche un peu le contact avec les gens, notre Shino. Si l'espèce est mauvaise en générale, cas par cas, il pense qu'il pourra trouver des gens bien pour être ses amis. En fait, il n'a plus trop d'amis depuis qu'il a reçu des remarques sur son entrain pour le sport quand il était petit. Enfin non, pas entrain. Passion dévorante qui le faisait se lever à des heures très matinales pour aller s'échauffer. Un veilleur de nuit l'a même emmené au commissariat après l'avoir vu s'entraîner à une heure du matin. Peu à peu, il a acquit une réputation de personne étrange, toujours en forme, jamais fatigué. Et bien rapidement, les rumeurs ont tournées sur le fait qu'il soit un robot. Et après que quelques camarades l'aient coincés pour vérifier s'il avait pas de l'huile de moteur dans les veines, Shino a perdu l'envie d'aller vers les autres. Rester avec les grandes gens, des personnes qui ne le jugent pas parce qu'il a continuellement la patate, c'est quand même bien mieux. Mais le base-ball est un sport d'équipe et lancer des balls à finit par le lasser.
Assez vivace, c'est le genre de garçon qui voudra faire une pause toute les heures pour aller faire quelque chose d'autre. Petit trouble de l'attention d'après ses parents. Enfin, quoi qu'il en soit... ennuyez le vous n'en tirerez plus rien. C'est pas parce qu'on est infatigable qu'on est patient, hein ? Mais quand il est seul, il peut passer des heures, voir une journée complète à faire ce qu'il fait. Ses tiroirs sont pleins de cahiers-romans, recouverts l'un après l'autre de son écriture. Ses nuits, il les occupent parfois à ça, d'ailleurs. Une petite lampe, un bic et hop, on le retrouvera le lendemain à la table du petit déjeuner en train de finir son récit. Écrire des romans est d'ailleurs la seule distraction posée qu'il ait et vous pouvez courir pour le lire. Le tiroir est fermé à clé, clé qu'il abhorre en collier. Vous voulez lire ? Va falloir le convaincre.
Ensuite, va falloir savoir que même s'il s'avoue bi, Shino est profondément complexé par de possibles relations avec des hommes. Tout d'abord parce qu'il se travestit, mais aussi parce que dans le monde du sport, l'homosexualité n'est pas très bien vue. Pas de grandes raisons, mais pas non plus envie de passer pour une pédale aux yeux des autres, en bref.
Enfin, la fameuse question de son travestissement.. Et bien en fait, il a reçu à l'âge de sept ans un uniforme féminin au lieu de masculin de la part de l'école. Qu'il a essayé, autant par curiosité que par envie de se marrer devant le miroir. Et depuis... Il y a pris goût. Shino le solitaire devient alors Shino l'enjupée, perruque noire pour rallonger sa tignasse. Jeune femme qui aime se promener dans les rues bondées quelques instants, voir aller en soirée ainsi. Son moment de liberté, quoi.

Il est possible que vous habitiez un immeuble avec des voisins un peu particuliers. Genre la voisine du dessus qui joue de la cornemuse avec son mari à longueur de temps, les voisins d'en face toujours partant pour faire une partie de mime, la voisine d'en dessous qui déclenche l'alarme tout le temps...
Bon, bah imaginez un immeuble pas comme ça, au Japon, à Niigata, bien placé, avec des carpes dans les pièces d'eau et tout. Et bah c'est là que notre jeune Shino grandira, après être né à la maternité de la même ville. Et c'est là également qu'il fera sa première démonstration de force en ne fermant pas l’œil pendant plus de trois jours. Par chance, il n'était pas des bébés les plus bruyants. Sinon les voisins auraient appelés l'équivalent de la DAS, hein. Mais les parents flippaient, eux. Un gosse, le premier, qui fait de l'insomnie à l'âge tendre de deux semaines, ce n'est pas très courant. Enfin, le bébé décida tout de même de fermer l’œil, néanmoins pas avant d'être aller voir un pédiatre qui ne sut apporter de réponses. Après tout, l'enfant ne souffrait visiblement pas du manque de sommeil, alors de là à lui donner des somnifères... Et c'est ainsi que la petite chose chétive arriva à l'âge paisible de cinq ans. Vous savez, là où vous devenez grands, que vous êtes en élémentaire et qu'on commence à vous bourrer le crâne. Et ben ça s'est pas vraiment bien passé pour le jeune bambin qui concassait visiblement les grains de café pour le compte d'une multinationale spécialisé dans les expresso les plus forts du monde. Le jeune homme profitait au maximum des pauses entre les cours, le plus souvent pour vaquer à ses occupations. Mais aussi variées et intéressantes soient-elles, c'était toujours lui qui était le premier levé à la sonnerie, sous les rires de ses camarades de classe. Trouble de l'attention, le syndrome des jambes sans repos, ce que vous voulez, mais le jeune homme ne pouvait pas supporter de rester assis pendant plus d'une heure sans devoir se dégourdir les jambes.
Dans un coin de leur tête les parents imaginèrent comment cela allait se passer lors des examens d'entrée au lycée et en université.
Mais le dada du jeune garçon fut rapidement - et à la non-surprise générale- le sport dans toute les formes qui soient. Plus particulièrement le base-ball, où son manque de fatigue palliait assez bien aux besoins d'un bon sportif. Faire des tours de terrain avec un pneu à trainer ne l'épuisait absolument pas, sous l'admiration de sa professeur de sport. C'était bizarre de voir ce jeune garçon faire trois fois le tour du terrain à vive-allure sans suer ni être à bout de souffle.
Anecdote amusante, à sept ans, le jeune garçon se fit attribuer par erreur un uniforme féminin. Mort de rire, il se fit le pari tout seul de le porter. Juste pour voir ce que ça donnerait, lui en fille. Et devant le miroir, il eut le fou rire.
Puis recommença une autre fois pour rire encore. Puis encore une autre. Et peu à peu, porter cet uniforme-ci lui faisait du bien. C'était pas lui, mais un peu quand même. Et puis finalement, un jour de vacances, il se prit à parier qu'il pourrait aller traîner dehors dans cette tenue. Bon, bien sûr, pas avec ses cheveux courts. alors il prit une perruque dans un magasin et hop ! Une parfaite petite écolière ! C'était aussi marrant de voir les réactions des gens. Comme quoi, rien que les fringues et les cheveux peuvent changer bien des choses...
Dans le même temps, les performances sportives de Shino firent peu à peu peur aux autres enfants, qui commencèrent à se demander s'il était vraiment humain. C'est vrai, quoi. Qui peut endurer sans suer des supplices de militaires si ce n'est un androïde particulièrement bien fait digne des mangas ? Hein ?
Et ils décidèrent de vérifier alors qu'ils avaient neuf ans ce qu'il avait sous la peau, comme dans Terminator ! Un de ses camarades avait donc emprunté un canif et hop, dans un coin de la cours, il le serrèrent contre un mur pour enlever sa fausse peau. Les robots ne sont pas faits pour aller à l'école !
Bien heureusement un professeur les arrêtât avant qu'ils n'aient commencés à dépecer le jeune garçon complètement sous le choc.
Refusant catégoriquement d'aller à l'école, ses parents ne purent que le changer d'établissement en plein milieu d'année, même si Shino n'arrivera pas facilement à reprendre confiance en lui et dans le monde. Même des années après, il était clair pour lui que toute personne bizarre était chassée et écorchée. Les humains n'accepteraient jamais sa différence. Même s'ils sont parfois gentils, au moindre écart... Comme dit le proverbe, le clou qui dépasse attire le marteau. Et c'est en ça que Shino croît. Les humains, individuellement, ils peuvent être sympa. Mais globalement, la moindre étincelle et c'est un retour à la chasse aux sorcières. Donc sympa, mais pas trop sur le fond.
Dans le même temps Shino est passé au collège, l'adolescence est arrivé et il s'est vu des difficultés à porter son vieil uniforme. Alors... il a décidé de consacrer son argent de poche à ça. Se rendre sortable autrement qu'habillé en garçon... et cela est passé par l'achat de nouvelles affaires, de maquillage. Et se changer & se maquiller dans des WCs publics, figurez-vous que c'est peu évident. Surtout quand on ne peut pas vraiment demander à Maman comment qu'elle fait. Mais bon, il s'est assez bien débrouillé. Et globalement, personne n'a jamais fait le rapprochement entre le jeune homme qui rentrait dans les mauvaises toilettes et la jeune femme qui en ressortait. Et au niv' caractère, c'était le jour et la nuit ! Si Shin♂ était un garçon souriant en surface, mais très renfermé sur lui, Shin♀ était une jeune fille éclatante de vitalité, pétillante et qui se baladait étrangement toute seule.
Et puis la ville, c'était son terrain de jeu, après tout. Pour un ado qui n'avait pas peur d'user ses mollets sur sa bicyclette bleue, il avait parcouru la ville de long en large, découvert son nouveau passe-temps -l'écriture de romans- dans un parc, où elle avait discuté avec une autre jeune fille qui lui avait montré ses manuscrits. Et peu à peu, Shino grandissait.

Vers la fin du collège, ses parents commencèrent à s'intéresser à savoir où l'envoyer par la suite. Il était clair que le jeune homme ne voulait pas se mêler aux gens qu'il avait côtoyé, alors le lycée du quartier... Et finalement, la réponse était venu d'un proche ami des parents. Pourquoi pas... l'établissement Kuroi Tsuki ? Papi Yûsei en avait également entendu parlé de ses anciens amis. Paraissait que tout jeune étrange de ceux-ci avait trouvé son havre dans cet établissement... Et puis lOkinawa, c'est pas loin, hein. Y a même un vol quotidien pour Okinawa ! Alors Papa & Maman Takarai prirent ce drôle d'établissement comme premier choix, au grand dam de Shino.
Eeeet globalement, la première semaine et la rentrée dans cette nouvelle école s'est très bien passée. Surtout dans une classe pleine de gens comme lui. Comme quoi, mon petit, faudrait éviter de penser que tout le monde veut vérifier ta mécanique. Ou si peu.