Voila un moment que je flemmardais au lit, tout comme mes colocataires d’ailleurs. En me tournant mollement pour regarder l’heure…je pensais qu’il était 9h au plus tard…bah nan il était déjà 10h30…si ça n’avait tenu qu’à moi, nul doute que j’aurais volontiers fait la grasse matinée jusqu’à midi passé…ça n’aurait pas été une première d’ailleurs. Mais depuis quelques temps mon sommeil était assez perturbé. En effet, voila plusieurs jours que je n’allais me coucher que sur les coups de minuits passé…la raison était simple, je suivais un entrainement intensif au gymnase tout les soirs. Je travaillais avec acharnement et ce jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que mes membres soient à la limite de ne plus répondre. Personne ne savais ce que je faisais dans ce gymnase, hors mis une personne qui m’avais surprise un soir. A quoi bon en parler aux autres de toutes manières…si c’était pour avoir encore et toujours les mêmes réflexions du genre « tu as de jolis rêves tu sais » je préférais me débrouiller toute seule et ne divulguer mon rêve à personne…comme je l’avais toujours fait. En somme je rentrais toujours à la limite de ramper par terre, le corps pleins de courbatures. Au début, je le faisais tous les soirs, mais lorsqu’il fallait se lever pour aller en cours le lendemain c’était tout sauf un bon plan. C’est pourquoi je me limitais au vendredi et au samedi soir, en travaillant toujours comme une acharnée, allant jusqu’à mettre ma santé en danger. Ça je le savais bien. Cette manière de faire avait quelques peu déréglé mon horloge biologique…ce que j’aurais aimé dormir jusqu’au moins 14h00 ! Mais me connaissant, une fois que j’étais réveillée, il m’était quasiment impossible de me relever. C’est donc les courbatures encore fraîches de la veille que je me levais en prenant garde de ne pas réveiller mes colocataire…déjeuner, douche, habillement, maquillage…bref une matinée banale.

Je sortis de ma chambre sur les coups de 11h00…j’avais voulu faire vite pour pouvoir prendre l’air. J’en avais bien besoin. Même si le moindre geste laissait des courbatures désagréables, je faisais comme si je n’avais rien. A ma surprise, l’établissement étaient assez désert…tout le monde semblaient faire la grosse grasse mat’…remarque si j’en avais eu la possibilité j’aurais sûrement fait pareil. Je chantonnais doucement, de manière très discrète. Je vagabondais dans le bâtiment ne sachant vraiment pas quoi faire. Finalement, je me décidais à mettre le nez dehors. Je descendais les marches menant à la sortie quand une odeur vint me chatouiller les narines…on aurait dit…de la pomme ? Ceci aiguisa ma curiosité, d’où cela pouvait-il provenir ? Je n’eus pas à chercher longtemps, me dirigeant déjà vers la sortie je dût forcement passée par le hall qui donnait sur la salle commune. L’odeur semblait venir de là. J’entendais également une sorte de sifflotement…un air qui me rappela immédiatement la fête qu’il y avait eut il a peu. Décidée, je voulu jeter un petit coup d’œil.

J’entrai discrètement, juste histoire de ne pas déranger la personne présente. L’odeur ambiante me confirma qu’il s’agissait bien de pommes…et même…un tarte aux pommes ! Miam…ça avait l’air bon dis donc…raaaah stop Aru ! T’as déjà déjeuné ! Arrête un peu de faire ta gourmande ! Mais l’odeur était si…alléchante…ah non ! Je secouais la tête et détournais mon attention pour la fixer sur la personne à l’origine de cette odeur. Je vis un étudiant avec un tablier en train de cuisiner…je trouvais le tableau un peu comique. Je m’attendais à tout sauf à voir un étudiant ! J’eus donc un petit sourire, tout en le fixant son regard se tourna vers moi. Je dus sûrement le surprendre parce qu’il enchaîna une de ces gamelles…sur qu’il aurait été sur le podium à vidéo gag celui-là ! Je commençais tout d’abord à rigoler mais il me fallut à peine quelques secondes pour commencer à m’inquiéter…mince c’était de ma faute s’il avait glissé comme ça…et s’il s’était fait mal ?! Je commençais à accourir vers lui pour l’aider quand je le vis commencer à se redresser. Je me stoppais net lorsqu’il m’adressa un « Hey ! Salut ! » énergique. Il dégageait une de ces bonnes humeurs ! C’était comme une énorme bouffée de chaleur.

Cette ambiance déclencha un sourire large sur mon visage. Il avait vraiment l’air gentil. Il me fit un petit geste de la main de la tête pour me saluer, geste auquel je répondis en agitant aussi très légèrement la main. Je le vis s’avancer vers moi…mon dieu le pauvre était entièrement recouvert de farine ! Sa voix gentille, presque douce à mon oreille s’adressa à moi : « On ne s'est pas vus à la fête ? Comment t’appelles-tu ? ». J’ignorais si ma première impression allait être la bonne mais une chose est sûre, je le trouvais très sympathique. Je lui adressai un sourire des plus chaleureux lorsqu’il arriva en face de moi. Avec la farine qu’il avait sur le visage difficile de dire si je l’avais vu à la fête ou non à vrai dire. Ceci dit en le voyant de plus près je ne pus m’empêcher de rire, le voir comme ça c’était vraiment marrant, il était blanc de la tête au pied. S’en suivie un petit sourire gênée, après tout c’était ma faute. Mais j’étais soulagée qu’il ait, comme moi, de l’humour et qu’il le prenne à la rigolade. En le regardant avec curiosité je lui répondis d’une voix un peu gênée « C’est un peu dur de savoir si je t’aies déjà vu…excuse moi, tu ne t’aies pas fait mal au moins ? ». D’un geste naturel, je m’empressai de passer ma main sur ses épaules et ses bras pour y enlever un petit peu de farine. J’inclinais alors légèrement la tête pour dire « Vraiment désolée… ». Histoire de détendre un peu l’atmosphère je mis mon index sur le bout de mon nez pour mettre juste un pointe de farine, puis je me mis à rire en disant « Voila comme ça toi aussi tu peux te marrer, tu peux même me rouler dans la farine si tu veux !...au sens propre du terme hein ! ».

Il faut le dire, j’étais une comique de première et je n’avais pas peur du ridicule. De toute façon, j’avais la sensation que lui aussi était réceptif à l’humour alors je ne m’en faisais pas trop. Je détournai alors mes yeux de lui quelques secondes pour observer la tarte qu’il confectionnait, avec un sourire je déclarai « Dis donc ça à l’air bon ce que tu fais…j’aimerais savoir en faire autant…j’ai déjà du mal à me faire cuire un œuf… ». Mon regard se reposa sur lui pour ajouter d’un air enjoué « Au faite, je m’appelle Aru Yume. Je suis en 4ème année mais je suis arrivée à l’académie cette année seulement. Et toi ? » Nul doute qu’il avait clairement compris que « Aru Yume » était un pseudonyme, vues mes origines…enfin, je continuais de le regarder avec cette même curiosité que je lisais dans son regard avec toujours ce petit sourire aux lèvres…et la farine sur le bout du nez bien sûre.